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E.V.E. de Carina Rozenfeld

Par Fildediane @fildediane

E.V.E. de Carina RozenfeldTitre : E.V.E.

Auteure : Carina Rozenfeld

Éditeur : Syros

Genre : Jeunesse, Dystopie

Nombre de pages : 381

Sorti le 15 juin 2017

Fiche Bibliomania

4ème de couverture :

« Entité. Vigilance. Enquête. Elle s’appelle EVE. Elle n’a aucune idée de son apparence. Elle ne ressent rien. Et pourtant le monde n’a pour elle aucun secret, parce qu’elle le perçoit à travers les yeux de millions d’êtres humains. 24 h sur 24, elle assiste à leur quotidien. Son rôle ? Surveiller la population et signaler en temps réel les crimes et les délits. EVE est infaillible… jusqu’au jour où elle assiste à l’agression de la jeune Eva Lewis sans parvenir à identifier le coupable. Pour comprendre ce qui s’est passé, EVE investit à l’insu de tous le corps d’Eva. Et découvre le plaisir grisant de la vie réelle. »

Mon avis :

L’histoire :

E.V.E est une Intelligence Artificielle; elle ne sait pas à quoi elle ressemble mais pour une IA ça la tracasse un peu trop. Elles sont plusieurs à surveiller Citypolis. A chaque agression, elle identifie l’agresseur, la victime et le lieu de l’agression, ainsi elles peuvent envoyer les brigades d’intervention pour appréhender l’agresseur et les ambulances s’il y a lieu pour secourir la victime. Cela fait près de 15 ans que la ville tourne comme ça avec un pourcentage de criminalité proche de 0.

Mais voilà un jour, notre E.V.E est incapable d’identifier l’agresseur, il lui est totalement invisible; au début ses concepteurs pensent à une mise à jour qui a mal fonctionné; mais voilà elle n’est pas seule face à cette cécité et la conception des E.V.E. n’a rien avoir avec ce problème.

E.V.E. veut à tout prix comprendre pourquoi elle n’a pas pu faire ce pourquoi elle a été conçue; Alors, elle décide de pousser plus loin ses investigations. Elle se retrouve dans le corps de la dernière victime qui est dans le coma, pour essayer de comprendre ce qu’elle lui a échappé en tant que IA; ce qu’elle n’avait pas prévu c’est que de vivre dans un corps humain est un pur émerveillement.

Les personnages :

E.V.E. : C’est une Intelligence Artificielle qui possède un tuteur, Silas, avec lequel elle converse d’égal à égal. Silas est toujours respectueux. Quand elle se retrouve devant l’impossibilité de faire ce pourquoi elle existe; elle est plus perturbée qu’elle ne le laisse croire à Silas. Elle décide d’investir le corps d’Eva, la jeune victime dont elle n’a pu voir son agresseur. Mais dans ce corps elle goûte à la vie réelle, et c’est complètement addictif. Découvrir les sensations bonnes ou mauvaises est un pur émerveillement. L’IA est déterminée à trouver l’agresseur d’Eva et surtout L’IA veut connaître la raison de son inefficacité. Une autre chose la travaille encore un peu, elle aimerait savoir à quoi elle ressemble dans la vie réelle auprès de Silas. Et cette caractéristique marque l’évolution que prévoyait son tuteur…

Silas : On ne connaît de lui que ce que nous indique l’IA. Il est son tuteur, c’est à dire qu’il veille sur elle, il doit noter tout ce qui lui paraît anormal, ou un brusque changement de fonctionnement. Silas discute avec E.V.E par écrans interposés. Il perçoit dès le début que l’IA est en train d’évoluer mais décide de garder ça pour lui.

Damian : C’est un Agent d’Intervention Immédiate; E.V.E a envoyé son escouade sur le lieu de l’agression d’Eva. Sa direction lui confie l’autorisation de passer à une enquête moins conventionnelle, plus comme avant les E.V.E. Damian ne sait pas trop par où commencer, mais il est déterminé et surtout il va avoir une aide inattendue : Eva (enfin E.V.E.). Leur duo va fonctionner à merveille !

La Plume, le Scénario :

J’ai lu le livre en une journée, tellement c’était impossible de lâcher cette histoire ! L’écriture de Carina Rozenfeld est fluide et très agréable.

j’ai tout de suite trouvé E.V.E. attachante et intéressante. Certes au début, ces phrases sont celle d’une simple IA, mais petit à petit, comme Silas on s’aperçoit que l’IA évolue jusqu’à l’inévitable. Au début, elle est déroutée car elle n’aperçoit pas l’agresseur, elle pressent tout de suite que sa conception n’y est pour rien ni même la mise à jour téléchargée dernièrement. Elle veut savoir, elle ne veut pas laisser un agresseur comme ça dans la nature, elle veut rendre justice à Éva. Mais est-ce les seules raisons ? Elle n’a pas à avoir ce genre d’émotions…

A chaque saut dans le corps d’Éva puis puis retour chez elle dans son laboratoire; la pression était grande, j’étais stressée, et si l’IA était surprise hors de son lieu de travail, et si par ses sauts, elle loupait d’autres agressions… ouhla c’était tendu ! Je n’en pouvais plus, il fallait que je lise, avidement, je ne pouvais pas m’arrêter.

Bon ! Mise à par ma lecture compulsive, l’auteur parle d’un sujet délicat. Les E.V.E. sont connectées à la population de Citypolis par l’intermédiaire de puce insérée à l’arrière de la nuque de chaque habitants. Il y a forcément les anti-E.V.E. qui crie au besoin de liberté, qui ne supportent pas d’être constamment espionné jusque dans leur vie intime. Et puis il y a le côté sécuritaire, les malfrats restent peut-être des malfrats mais ils n’osent plus agresser les gens. Le plus souvent les E.V.E font intervenir à temps les AII; et les victimes s’en sortent plus ou moins indemnes.

Donc le Big Brother, c’est bien ou c’est pas bien ? Faut-il choisir entre Liberté et Sécurité ? E.V.E est d’abord certaine que son travail est bien pour la population mais plus elle devient humaine plus ses intrusions chez les habitants la mette mal à l’aise… Elle comprend alors ce dilemme

E.V.E. naît à la vie en s’exposant dans le corps d’Éva; en voulant trouver son agresseur, elle apprend ce que c’est d’être humaine. La sensation du toucher, la douleur, la faim et le cœur qui s’emballe de plaisir et le doute … Ces sensations la bouleversent et la rendent attachante, passionnante. D’ailleurs, il y en a un qui tombe sous le charme , à cause de cet émerveillement éternel 😉 (non, non je ne dirais rien si vous voulez l’identité de ce « un », va falloir lire ce roman !!)

En Bref :

Un roman dévoré tout cru, qui laisse un peu des traces à cause de ce sujet bien délicat.


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