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Meurtres en clair-obscur : Episode 27.

Par Pmazet
Meurtres en clair-obscur : Episode 27.

Episode 27 : Pas clair le mari de Ginette

Basile s'avéra incapable de dire où s'évaporait l'argent collecté par Verduni. Laplume essaya de lui tirer un peu plus les vers du nez. Mais, l'homme était retord. On ne survit pas dans ce milieu, où la vie d'homme ne pèse pas plus que celle d'une mouche, sans se parer d'une solide cuirasse.

- Monsieur Verduni semblait être un véritable pervers avec les femmes.

Basile soupira.

- Vous voulez dire que c'était un véritable fou. Sa mort n'est que le reflet de sa vie. Ne cherchez pas plus loin monsieur Laplume, il s'agit de la vengeance d'un frère, d'un père ou d'un mari.

- Je reconnais que ce ne sont pas les suspects qui manquent. Mais, la mise en scène et surtout un crime quasi similaire à Paris et peut-être un autre à Amsterdam, nous poussent à l'explorer d'autres voies.

Clémenceau intervint.

- Il faut que je t'explique Basile. Mon ami Emile déteste la simplicité et les évidences. Il ne peut pas s'empêcher d'aller regarder de l'autre côté du miroir et je dois dire qu'il a, le plus souvent raison.

Laplume reprit la parole.

- Il est difficile de croire que ces crimes sont l'œuvre d'un individu isolé. Car, il faut mettre en place une véritable organisation, pour déposer le cadavre dans des lieux insolites. A Paris, on sait déjà qu'un gardien du Louvre a été soudoyé. Si on pousse le raisonnement un peu plus, ces crimes pourraient être l'œuvre d'une organisation qui a de puissants moyens.

- Je te vois venir Emile, tu penses que Verduni pouvait être un financeur.

- Oui, il était peut-être contraint, ce ne sont pas les moyens de chantage qui manquaient.

Basile répondit.

- Je vous suis messieurs, mais il y a quand même une objection majeure. S'il était une vache à lait, pourquoi s'en débarrasser ?

L'objection était de taille, on tue rarement la poule aux œufs d'or. Le repas se termina sur une rafale de vieux cognac. Les trois hommes se séparèrent, non sans que Clémenceau croie bon d'ajouter.

- N'oublie pas de me tenir au courant, Emile. Je n'aime pas découvrir les résultats de tes exploits dans les journaux.

N'ayant rien d'autre à entreprendre, Emile décida d'aller rendre visite au commissaire Genet.

- Bonjour monsieur Laplume, vous arrivez à point nommé. J'ai du nouveau.

- Moi aussi, un peu, mais je vous écoute, commissaire.

- On s'est intéressé d'un peu plus près au mari de la victime.

- Ce n'est pas l'homme que vous pensiez ?

- Je ne prétends pas qu'il nous ait caché des choses graves, mais quand même. Il a été enfermé à la Salpêtrière[1]pendant deux ans.

- Pour quelle raison ?

- C'est là que ca se gâte un peu pour lui. Il avait été arrêté fin 1918, pas loin de Montparnasse, errant dans la rue un couteau à la main.

- Il n'avait pas commis d'agression.

- Si, c'est même pour çà qu'il a été arrêté. Il a tenté de poignarder une femme dans la rue. Il a saisi la victime par derrière, elle s'est débattue. Des passants se sont interposés. Ils ont réussi à le maitriser en attendant les gardiens de la paix.

- Il a été jugé ?

- Non, car il était totalement hagard, incapable d'expliquer son geste. Il a dit ne pas se souvenir comment il était arrivé dans la rue avec ce couteau !

- Il était ivre.

- D'après les rapports de l'époque, même pas. Les médecins l'ont déclaré fou. Il a été enfermé pendant deux ans. Puis, comme il n'a pas eu d'autre crise, on l'a laissé sortir.

- Votre liste de suspects s'allonge, commissaire.

- C'est vrai, monsieur Laplume. Mais, le mari fait figure de favori.

- Tout le monde dans sa vie peut dérailler, sans, pour autant, devenir un assassin.

- Il y a un deuxième élément, monsieur Laplume. Le mari fréquentait le même bistrot que le gardien du Louvre.

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