Sheck Wes « MUDBOY » @@@@
Sagittarius Laisser un commentaireSorti de nulle part, enfin presque. Aucune info sur son passif musical, hormis un tout petit feat sur Astroworld de Travis Scott, encore moins de mixtape et ça c’est rare pour être signalé. Sheck Wes ça a été le single viral « Mo Bamba« , qui est aussi énorme qu’atypique faut l’admettre. Ni une ni deux, le voilà signé chez Cactus Jack, label de Travis Scott, et… G.O.O.D. Music, avec Interscope pour chapeauter le tout. Ce n’est pas tous les jours que des labels s’arrachent des inconnus qui percent du jour au lendemain, le dernier exemple qui me venait en tête était Desiigner avec « Panda« . Voilà en gros tout ce qu’on sait sur ce jeune homme de 20 ans né au Sénégal et basé à Harlem. MUDBOY est un vrai saut dans l’inconnu, enfin presque.
Rien qu’en regardant la pochette de MUDBOY, parce que c’est le premier réflexe qu’on a, on sait d’avance qu’on avoir droit à du sale. On ne s’y trompe pas, les instrumentaux trap ténébreux et épurés (produits par YungLunchBox, Take a Daytrip, Cardo, WondaGurl…) sont, sans être novateurs, redoutables et dangereux, puis légèrement addictifs. Sheck Wes pose dessus avec une attitude de faux-calme, pas sauvagement non plus, mais on ressent dans ses paroles et sa voix de la colère qu’il essaie de canaliser à travers une interprétation imprévisible, ce qui a le don d’énerver, comme si c’était le but recherché, comme un texte plein de virgules, comme ça.
À croire qu’il est resté enfermé des jours dans une cave lugubre, tout du moins sur la première partie de MUDBOY, de « Mindfucker » à « Chippi Chippi« . Sheck Wes est un original, et ça ne tient pas que du fait qu’il parle de lui à la troisième personne, donc forcément certains morceaux le sont comme « Never Lost » et l’agressif « Fuck Everybody » qui donne envie d’en avoir rien à foutre également des conventions et d’apprécier les choses telles qu’elles sont réellement : moches, malpropres. Ça passe ou ça tabasse, dans les deux cas il ne faut pas avoir peur de se salir. Pour info, le terrible « Mo Bamba » est un titre au sujet de Mohamed Bamba, joueur de basket chez les Orlando Magic, avec qui il a vécu quelques temps. Tout est fait pour mettre nos nerfs à l’épreuve, enfin presque, une lumière apparaît sur les deux derniers titres « Danimals » et « Vetements Socks« .
Ce qu’on découvre en cinq minutes avec MUDBOY est que Sheck Wes est une vraie tête brûlée new-yorkaise qui n’a rien à voir avec les turbo-débiles colorés Lil Pump et Tekashi69. Quarante-cinq minute après il faut se servir en café bien serré. Il faudra maintenant confirmer pour prétendre ne pas être qu’un simple phénomène, mais si Travis Scott et G.O.O.D. Music l’épaulent, il y a de fortes chances qu’il y a parvienne à condition qu’il conserve cette identité très forte et anti-système. Grosse surprise, et dire qu’il n’y a aucun feat!