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Orphelin 88 de Sarah Cohen-Scali

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete
Orphelin 88 de Sarah Cohen-Scali

Broché : 432 pages
Editeur : R-jeunes adultes
Date de sortie : 20 septembre 2018
Collection : R
Langue : Français
ISBN-10: 222121885X
ISBN-13: 978-2221218853
Prix éditeur : 15,90€
Disponible sur liseuse : Oui - 10,99€ //

De quoi ça parle ?

Munich, juillet 1945.
Un garçon erre parmi les décombres...

Qui est-il ? Quel âge a-t-il ? D'où vient-il ? Il n'en sait rien. Il a oublié jusqu'à son nom. Les Alliés le baptisent " Josh " et l'envoient dans un orphelinat où Ida, directrice dévouée, et Wally, jeune soldat noir américain en butte au racisme de ses supérieurs, vont l'aider à lever le voile de son amnésie.
Dans une Europe libérée mais toujours à feu et à sang, Josh et les nombreux autres orphelins de la guerre devront panser leurs blessures tout en empruntant le douloureux chemin des migrants.
Si ces adolescents sont des survivants, ils sont avant tout vivants, animés d'un espoir farouche et d'une intense rage de vivre.

Un roman saisissant qui éclaire un pan méconnu de l'après Seconde Guerre mondiale et les drames liés au programme eugéniste des nazis, le Lebensborn.

Attention, gros coup de ❤️ (qui est un peu en mille miettes aussi après cette lecture).

Voilà un roman qui m'a remuée jusqu'au plus profond de mon âme. Nous avons beau connaître les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale, nous ne sommes jamais véritablement préparés à les lire encore moins les imaginer. Ce roman narre l'histoire d'un jeune garçon, qui au début de l'histoire ne sait ni son âge ni qui il est vraiment. Au fur et à mesure de notre lecture, nous apprenons à le connaitre, mais aussi nous découvrons, tout comme lui, qui il est, et d'où il vient. Josh, notre héros, est un enfant du Lebensborn, cette association qui avait pour unique but de créer une race aryenne parfaite. En plus de la procréation, ils allaient jusqu'à voler des enfants dans d'autres pays qui devaient passer un critère de sélection pour devenir l'enfant puis le soldat parfait.

Donc Josh qui était dans l'un des instituts du Lebensborn va se retrouver livré à lui-même à la fin de la guerre, puis il sera sauvé. Toutefois la quête de ce jeune garçon est simple : dans un premier temps il veut savoir qui il est. Ensuite qui sont ses parents et les retrouver coûte que coûte.

L'auteure nous parle d'un pan méconnu, voire passé sous silence de l'après-guerre : ses orphelins et leur devenir. Des enfants livrés à eux-mêmes dans divers pays qui ont tout à reconstruire. Les drames et les horreurs ne s'arrêtent pas avec la guerre, ils continuent, sans doute plus vicieux que jamais. J'ai tremblé tout le long du récit et si j'avais envie de serrer Josh contre moi, mon cœur de maman saignait pour ce petit garçon si courageux et si adulte en même temps.

La guerre leur a volé leur enfance.

J'ai versé des torrents de larmes sous les images dépeintes par Sarah Cohen-Scali. Que ce soit lors de sa convalescence ou bien avec les autres adolescents. Il y a des moments forts, des moments émouvants, mais aussi de la cruauté. Je dois dire que certaines scènes, bien qu'à peine esquissées, m'ont paru insoutenables et d'une férocité sans nom. Et là je me suis dit, un enfant, non, des enfants ont vraiment vécu tout ça. C'est vraiment arrivé !

L'histoire de Josh et de ces orphelins est bouleversante. Même si l'auteure joue avec les faits réels, ce SONT des faits réels, ce n'est pas juste une dystopie où l'on dépeindrait le pire pour espérer l'éviter. C'est arrivé.

Malgré tout, j'ai lu en deux jours ce roman. Déjà parce que la plume de l'auteure est addictive. Parce qu'on a envie de savoir ce qu'il va arriver et aussi parce que je me suis beaucoup attachée à Josh, mais aussi aux autres personnages comme Ida ou Wally, ce GI de couleur qui sera la véritable bouffée d'air frais de ce roman. À travers Josh, Wally apparait comme le précieux talisman qu'il faut toujours garder auprès de soi. Une sorte de porte-bonheur. Quant aux autres enfants, si parfois ils ont fait preuve de brutalité envers Josh, on s'attache à eux et on ne peut que comprendre même si comprendre est bien dérisoire par rapport aux épreuves cauchemardesques qu'ils ont tous traversées.

Bref, je ne vais pas m'étendre plus sur ce livre qu'il faut lire et faire lire aux adolescents. Orphelins 88 rejoindra ses grands frères dans ma bibliothèque : Un sac de Billes de Joseph Joffo, Mon ami Frederic et J'avais deux camarades de Hans Peter Richter. Des livres qui ont marqué mon enfance. Et je pense lire aussi Max, dans la même veine qu' Orphelin 88, je ne connaissais pas l'auteure, mais je vais la suivre de près.

Orphelin 88 de Sarah Cohen-Scali


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