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Roc Marciano « Behold a Dark Horse » @@@@

Publié le 10 octobre 2018 par Sagittariushh @SagittariusHH
Roc Marciano « Behold a Dark Horse » @@@@ - Hip-Hop/Rap

Roc Marciano « Behold a Dark Horse » @@@@

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Au lieu de se présenter fréquemment en featuring, Roc Marciano a intensifié son rythme de sorties en 2018, parce que son public en réclame toujours plus? Outre Rosebudd’s Revenge 2, il a également produit Sabbath de Therman Munsin et fait paraître l’EP Warm Hennessey, sans parler de son collab LP KAOS avec le mythe vivant DJ Muggs en Octobre (et qui est l’objet d’une autre chronique). Là, pour son nouveau solo Behold a Dark Horse, son flow  ne commet toujours aucun de vitesse. Constance et excellence sont les deux mots d’ordre.

Si vous ne manquez aucune des sorties de Roc Marcy, écouter Behold a Dark Horse revient à resombrer dans son penchant favori. C’est si tentant avouez-le, même si on sait si bien l’effet que procurent ses raps, qui peuvent parfois paraître ronflants. C’est plus fort que nous, on se dit « allez, ça ne doit pas faire de mal ». Toujours imperturbable et noir dans son interprétation, cette attitude calme et froide laissant présager la menace de ses récits criminels, ses schémas de rimes alternées qu’il enrichi d’allitérations, avec de temps à autres des petits effets de surprise comme sur « Amethyst« , Roc Marciano sait continuellement tenir l’auditeur en respect. Il perdure cette tradition de crime rap lancée par Raekwon puis Ghostface dans les années 90 et dont il a fait son unique spécialité. S’il n’était pas rappeur, sûrement qu’il serait un tueur à gage, posté dans l’ombre, à exécuter méthodiquement ses cibles, avant d’écrire des polars en prison une fois coffré.

Alors qu’on pouvait penser une seconde que Roc Marciano finirait par lasser par son inflexible linéarité, il prend un malin plaisir à fermer notre gueule. Le petit plus de Behold a Dark Horse réside dans le choix des samples, façon pause-tape comme d’habitude, une vraie séance de dégustation de boucles, en particulier les soulful « No Love » et « Secrets« , l’orgue hypnotique de « Diamond Cutters » et « Congo« , aussi bon sample afro depuis Madlib In Africa au moins. Sur « Fabio« , on a même le droit à deux instrumentaux d’Alchemist pour le prix d’un. Quant à Q-Tip, il devient coupable par affiliation pour avoir fourni le beat de « Consigliere« . Jamais vous n’entendrez un refrain r&b avec Marcberg, il se charge lui-même de les chantonner (« Secrets« , « Amethyst« …). En revanche il a embauché l’assassin lyrical Black Thought pour « Diamond Cutters » et ce bon vieux Busta Rhymes sur « Trojan Horse », au nom de leur amitié qui date du Flipmode Squad. Ce morceau a cependant disparu du tracklisting sur les plateformes de streaming, mais a priori pas des versions physiques, pour le moment…

Sans changer de formule d’une goutte, Roc Marciano tient en haleine pendant 40 petites minutes et c’est amplement suffisant. C’est dire si le mec est fort, au sommet de son art bien que d’autres diront qu’il a fait mieux, c’est bien possible. Behold a Dark Horse s’écoute avec le verre de whisky qui attend sagement, avec posé à côté le gun avec son silencieux. Il faudra le remplir à de nouveau pour KAOS.


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