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Dakota song, Ariane Bois

Par Antigone

Dakota song, Ariane Bois

J’ai été attirée par cette couverture lors de mon passage aux Littér’elles (festival littéraire autour de l’écriture au féminin qui s’est déroulé à Noirmoutier en septembre dernier)… J’ignorais alors combien j’allais passer avec ce roman d’aussi beaux moments à la rencontre de l’immeuble Dakota des années 70 et de ses habitants. Ariane Bois a un réel talent pour nous raconter des histoires. Nous commençons par celle de Shawn, futur portier du célèbre immeuble, et premier portier noir de son histoire, qui assiste, impuissant et horrifié, au meurtre sauvage de son meilleur ami. La famille du jeune homme habite à Harlem. Décrocher un travail au Dakota est une chance et un moyen de s’en sortir, et permet au lecteur de rentrer à sa suite dans ce célèbre lieu. Ce vieil édifice, situé au coeur de Manhattan, est un endroit très sélect où règnent des règles strictes. Les propriétaires sont triés sur le volet, le service est haut de gamme. On y a tourné il y a peu des scènes de Rosemary’s baby. Quelques personnages célèbres y séjournent à l’époque, notamment Lauren Bacall, Rudolf Noureev et Leonard Bernstein. L’arrivée prévue de John Lennon et de sa compagne Yoko Ono met l’ensemble des habitants en effervescence. Mais Arianne Bois se penche aussi sur la vie des résidents moins connus, et ce sont ces personnages, leurs émotions et leurs déboires, qui retiennent surtout l’attention du lecteur. Nigel, professeur de littérature, qui n’assume pas encore son homosexualité aux yeux de tous. La douce Becky, travaillant dans l’édition, et en mal d’enfant. Andrew, publicitaire, qui a pris facilement la direction de la copropriété. Nathan, psychologue. Ariane Bois profite de ces personnalités aux caractères bien différents pour dresser le portrait du New York de ces années là, en pleine transformation, sexuelle, culturelle et politique. Et j’ai beaucoup aimé la manière très fine dont elle a mélangé les événements connus de tous, les anecdotes sans doute réelles du Dakota et la part de fiction inévitable que requiert ce type de roman. A tel point que l’on finit par peu se soucier de différencier le faux du réel et de s’attacher simplement à un récit dont on ne souhaite plus sortir. Bien entendu, est évoqué LE drame qui a rendu célèbre aussi l’entrée du Dakota, le meurtre de John Lennon, mais cet événement n’est qu’un point de ce très bon roman choral, foisonnant et riche, dont je vous recommande chaudement la lecture.

Editions Belfond – Mars 2017

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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