Le Cours des choses est une belle mécanique. Pierre Vinclair nous adresse un texte long et complexe qui a la qualité d’être structuré avec beaucoup de cohérence. La réussite est d’autant plus éclatante que cet agencement reste le moyen d’une expérience immersive saisissante dans un réel déroutant. Mais, à vrai dire, le réel peut-il être autrement que déroutant ? Le livre de Pierre Vinclair pourrait, il me semble, loger au creux de cette question.
Il n’est pas évident de rendre compte de la lecture d’un tel ouvrage foisonnant, multiple et protéiforme. Peut-être en guise d’introduction pouvons-nous avancer que nous entrons ici dans un poème, c’est-à-dire dans l’expérience imprévisible d’un faire, comprise comme toujours à reprendre. Ce faire auquel s’attelle Pierre Vinclair, comme tout honnête poète, est un exercice de la béance où ce qui reste à dire après que la parole a été posée demeure l’horizon vers lequel s’orienter, avec les sensations, avec le corps, avec les paroles de ceux qui nous ont précédés.
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