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Valoriser les actifs immatériels du Louvre ?

Par Benoit De Sagazan

Quand le Louvre devient une marque (de luxe, cela va de soi), tous ses actifs s'évaluent, même immatériels. Combien vaut la Joconde ? Combien Le Louvre vaudrait sans la Jonconde ? C'est à ce jeu que s'amusent les responsables financiers charger désormais de la gestion de nos musées. Le pouvoir change de mains... Au détriment des hommes de l'art, au sens propre du mot : les conservateurs.

Au-delà du jargon technique voici les propos édifiants de Julien Anfruns, directeur financier et juridique du musée du Louvre, qui répond à des étudiants de Sciences Po :

Extrait de l'interview intitulée «La juste valorisation de l’immatériel, ce n’est pas quand vous le dites, c’est quand vous le faites» :

Qu’est l’actif immatériel du Louvre ?

Le Louvre est un palais avec plus de 9000 ans d’histoire de collections et constitue le plus grand bâtiment d’Europe ouvert au public. C’est aussi 200 000 mètres carré de surface palatiale, 60 000 mètres carré de surface d’exposition, 8,3 millions de visiteurs par an. C’est un nom connu partout dans le monde. Il y a donc un côté universel constant qui est un formidable terreau pour valoriser le capital immatériel.

Pourquoi évaluer cet actif ?

Ce qui nous est utile n’est pas de voir combien vaut, en soi, la marque «Louvre». En revanche, il est utile de regarder si la valorisation sert à quelque chose. Quelle exploitation peut-on avoir de la valorisation ?
Pour cela, il faut un marché avec une offre complète et une demande solvable. En l’occurrence, Abou Dhabi a formulé un besoin d’ouvrir des espaces muséaux importants. Le prix a été ensuite la conséquence non seulement du contexte mais aussi de la négociation.

Quelle méthodologie a été utilisée pour ce fameux milliard ?

Nous avons utilisé deux méthodes.
Premièrement, pour mesurer, nous avons eu recours à un benchmark, ce qui n’est pas évident puisque des accords similaires n’existaient pas. En revanche, des accords ressemblant de près ou de loin ont déjà eu lieu. Le Louvre, le Guggenheim ou encore le British Museum ont fait un certain nombre de projets approximant. Cela nous a donné un certain nombre d’éléments.
Parallèlement, un autre benchmark a porté sur l’activité industrielle la plus proche du Louvre en terme de marque, à savoir l’industrie du luxe. Nous voulions savoir comment faisaient les grandes entreprises de luxe pour valoriser leurs marques à travers le monde. Lorsque vous achetez un portefeuille d’une grande marque du luxe (Vuitton, Gucci, Hermès…), vous avez un rapport de 1 à 6 entre le coût de revient et le prix de vente. La valorisation de la marque dans le prix y est donc très importante.

Lire la totalité de l'article sur le site easybourse.com

Lire également la note Les pratiques mercantiles du Louvre dénoncées


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