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Analyse des objets en bronze d'Afrique et d'Asie

Publié le 15 novembre 2018 par Detoursdesmondes
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L'association Détours des mondes propose le mardi 20 novembre une conférence intitulée Le regard de la Science sur les objets en bronze d’Afrique et d’Asie : composition, altérations, imagerie.
Celle-ci sera réalisée par Céline Roque & Emmanuel Vartanian ( Re.S.Artes, Le Regard de la Science sur les Arts et le Patrimoine culturel).
"La contribution de la science à l’authentification des objets en bronze et en laiton repose essentiellement sur l’analyse du métal et de sa corrosion. Il s’agit d’abord de déterminer si la composition chimique du matériau correspond à des techniques métallurgiques anciennes ou modernes. Puis, l’étude de l’altération permet de statuer sur son origine (naturelle ou artificielle) et sur son degré de développement (superficiel ou profond). On considère en effet qu’il y a un lien direct entre la durée d’enfouissement d’un objet (liée à son ancienneté) et la profondeur de pénétration des altérations. Dans certains cas, cette méthodologie peut être complétée par la réalisation d’un test d’ancienneté par thermoluminescence sur des résidus de noyau de coulée. Cette approche a permis de détecter de nombreux faux, imitant des styles anciens mais fabriqués à partir de la seconde moitié du XIXème siècle. Des études de cas concernant des productions d’Afrique viennent illustrer la démarche expérimentale mise en œuvre, du prélèvement à l’interprétation des résultats d’analyse.
Aujourd’hui, les techniques des faussaires se sont perfectionnées afin de contourner les analyses scientifiques. On pratique ainsi des attaques chimiques, de mieux en mieux maitrisées, pour accélérer le vieillissement de la surface et créer des patines artificielles plus vraies que nature. Mais on procède aussi de plus en plus fréquemment à des remontages d’objets alliant métal ancien et métal moderne. Dans ce cas, l’identification du matériau et l’analyse de sa corrosion, effectuées à partir d’un petit prélèvement, ne sont plus suffisantes pour attester de l’authenticité de l’objet. C’est pourquoi l‘observation de sa structure interne est devenue une approche complémentaire indispensable. Jusque-là réservée à la mise en évidence de l’état de conservation des œuvres et à la cartographie de zones de restauration, l’imagerie scientifique par radiographie X contribue aujourd’hui à révéler les techniques des faussaires. C’est en particulier le cas pour des productions asiatiques, telles que celles de la culture du Dong Son, qui seront présentées à titre d’exemple.
Finalement, le regard de la science sur les objets en bronze (ou laiton) se doit d’évoluer en même temps que le perfectionnement des techniques des faussaires. Cela suppose d’adopter au cas par cas une démarche à la fois rigoureuse et critique et de rester en alerte sur les pratiques en cours, en concertation avec les acteurs du Marché de l’Art". Céline Roque & Emmanuel Vartanian


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