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Après avoir vu Girl, vous ne saurez plus sur quel pied danser

Publié le 16 novembre 2018 par Efflorescenceculturelle
Après avoir vu Girl, vous ne saurez plus sur quel pied danser

Lukas Dhont, jeune réalisateur belge, signe son premier chef d'œuvre avec Girl. Une claque cinématographique inattendue, bouleversante et émouvante.

Girl c'est avant tout l'histoire d'un jeune garçon qui se rêve de devenir femme. À défaut de pouvoir être opéré et de se débarrasser de son sexe, Victor, en quête d'une nouvelle identité, suit un traitement hormonal dont il espère qu'il pourra changer son apparence. Lara (Victor Polster), c'est celle que Victor souhaite devenir, une belle jeune femme vouée à un seul et même but celui de devenir danseuse classique professionnelle. Une passion destructrice, mais aussi salvatrice d'espoir que porte très haut ce long métrage.

Lukas Dhont réussi tout d'abord une première prouesse en évitant tous les stéréotypes liés aux questions de genre et plus particulièrement à la transsexualité, puisque le père de Lara, interprété par Arieh Worthalter, accepte totalement la décision de sa fille. C'est d'ailleurs cet amour indestructible jusqu'à la fin du film qui tient le spectateur éveillé et admiratif de cette relation si pulsionnelle. Lara souffre beaucoup plus de son corps, qui selon elle ne se transforme pas assez vite. Une impatience démesurée qu'il faut dompter et maîtriser. C'est d'ailleurs ici que repose tout l'enjeu du film : Lara finira-t-elle par devenir ce qu'elle souhaite vraiment ?

Des images choquantes et crues, porteuses de sens qui guident peu à peu le spectateur vers d'atroces souffrances, celles d'accepter ce qu'il voit et ce qu'il entend.

Un casting en Or qui vaut de l'Or

Victor Polster, incarne avec subtilité et brio le personnage de Lara. Cet apprenti danseur belge de 15 ans au moment du tournage est sans doute la clé de voûte du film puisqu'il réunit trois qualités indispensables à son rôle : Savoir danser, jouer et enfin pouvoir représenter et interpréter une identité transgenre. Ce premier rôle et cette prouesse cinématographique ont été salués au festival de Cannes cette année puisqu'il a remporté le Prix d'Interprétation dans la catégorie " Un certain Regard ".

Une prouesse militante et engagée

Girl évoque également d'autres sujets à travers la famille monoparentale, mais aussi les moqueries dont peut être victime Lara. En abordant ces questionnements et en retournant les situations en de nouvelles problématiques comme celles du progrès de la science et l'avancée de la médecine, le réalisateur tente de sensibiliser son public à la transsexualité et aux clichés véhiculés. Ainsi, tel un ovni, Girl débarque pour faire changer les mentalités et questionne toutes ces personnes en quête d'identité et les pousse à s'assumer. Un film émouvant, touchant, bouleversant à ne rater sous aucun prétexte. Actuellement en salles.

Antonin Bodiguel

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