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Monsieur Teste de Paul Valéry

Par Etcetera

Monsieur Teste de Paul Valéry

Monsieur Teste est un essai de Paul Valéry d’abord publié en 1919, et qui réunit divers fragments (lettre de la femme de Monsieur Teste, lettre d’un de ses amis, portrait de Monsieur Teste, quelques unes de ses pensées, etc.) qui forment comme autant de facettes du personnage de Monsieur Teste, un homme entièrement tourné vers le fonctionnement de sa pensée et qui n’a pour ainsi dire pas d’émotion et pas d’affect, défini par Valéry comme « ni bon ni mauvais », tout à fait au-dessus des contingences et des soucis de la société, uniquement préoccupé par des abstractions mais, pour autant, ne se fiant pas à la philosophie ou à la littérature.

Voici la présentation de Gallimard :

Dans La Soirée avec Monsieur Teste, Valéry explique pourquoi, à la recherche du succès littéraire, auquel il aurait pu légitimement aspirer suivant le vœu de ses amis, il a préféré autre chose. La recherche du succès entraîne nécessairement une perte de temps : «Chaque esprit qu’on trouve puissant commence par la faute qui le fait connaître. En échange du pourboire public, il donne le temps qu’il faut pour se rendre perceptible…»
M. Teste est un homme qui a mieux employé son temps : «J’ai fini par croire que M. Teste était arrivé à découvrir des lois de l’esprit que nous ignorons. Sûrement, il avait dû consacrer des années à cette recherche : plus sûrement, des années encore, et beaucoup d’autres années avaient été disposées pour mûrir ses inventions et pour en faire ses instincts. Trouver n’est rien. Le difficile est de s’ajouter ce que l’on trouve.»
Tel était bien sans doute le programme ambitieux que s’était assigné Valéry lui-même à l’époque où il rédigeait cette fameuse Soirée avec Monsieur Teste.

Et voici un extrait page 60 :

C’est ce que je porte d’inconnu à moi-même qui me fait moi.
C’est ce que j’ai d’inhabile, d’incertain qui est bien moi-même.
Ma faiblesse, ma fragilité …
Les lacunes sont ma base de départ. Mon impuissance est mon origine.
Ma force sort de vous. Mon mouvement va de ma faiblesse à ma force.
Mon dénuement réel engendre une richesse imaginaire ; et je suis cette symétrie ; je suis l’acte qui annule mes désirs.
Il y a en moi quelque faculté plus ou moins exercée, de considérer, – et même de devoir considérer – mes goûts et mes dégoûts comme purement accidentels.
(…)


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