Nuit de la poésie à l'Institut du monde arabe, à Paris

La nuit du samedi 17 au dimanche 18 novembre, à l’Institut du monde arabe, à Paris, était la Nuit de la Poésie. Il y avait du monde, beaucoup de monde. Les salles où se déroulaient les lectures étaient, pour la plupart, totalement remplies. Mais on pouvait aussi croiser un magicien dans les couloirs, se faire lire des poèmes en tête à tête, ou flâner dans la librairie, acheter ce recueil dont on vient d’entendre la musique… Commencée à 19h, cette nuit s’est achevée avec un petit déjeuner oriental vers 7h le lendemain matin.

Je n’y suis pas resté aussi longtemps. Ne pouvant arriver qu’après 20h30, je n’ai malheureusement pas entendu, ce soir-là, Hala Mohammad. J’ai découvert Müesser Yeniay, poétesse turque qui vient de publier Ainsi disent-ils aux Éditions Bruno Doucey. En voici un texte :

Je me jette dans la foule
et interroge « est-ce toi ma mère ? »
mes yeux se fixent vers les hauteurs
vers la cavité d’un arbre
vers le ciel où des oiseaux se dispersent
des ponts passent sur ma langue
sur mes mains…
je suis dans un conte
irréels sont mes cheveux

j’empoigne et presse ma poitrine
mon humanité se dissout dans mes yeux

je me jette dans la foule et interroge
ils disent que j’ai sûrement une mère

comme une orange a une peau
ainsi disent-ils…

Les textes étaient d’abord dits en turc par Müesser Yeniay puis en français par Clémence Azincourt. Elles étaient accompagnées, à cette heure-là, par Issa Hassan au bouzouk et Emek Evci à la contrebasse.

(à suivre demain)