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"Hancock" : bancal, frustrant mais ingénieux

Par Buzzline

Pitch : Il y a les héros, les super-héros et il y a... Hancock. Ses superpouvoirs lui ont souvent permis de sauver d'innombrables vies, mais les dégâts monstrueux qu'il fait au passage ont fini par le rendre impopulaire. Les habitants de Los Angeles n'en peuvent plus et se demandent ce qu'ils ont bien pu faire pour mériter un "héros" pareil. Hancock est une tête de mule irascible qui n'est pas du genre à se soucier de ce que pensent les gens... du moins jusqu'à ce qu'il sauve la vie de Ray Embrey, un spécialiste des relations publiques.

Le super-héros le plus détesté au monde commence alors à réaliser qu'il n'est pas aussi insensible qu'il voudrait le faire croire...

note sur 10 :05
Notre avis : Une réussite en demi-teinte laissant un sentiment d'inachevé et de bâclé dans sa dernière partie après un démarrage en trombe. Une jolie surprise plus qu'intéressante et bienvenue mais handicapée par un fouilli un brin pressé en fin de bobine. Dommage mais tellement bien tenté qu'on passe l'éponge... Le démarrage d'Hancock confirme tout le bien que l'on pense depuis longtemps de Peter Berg derrière une caméra et aux commandes d'un projet (Le Royaume, Bienvenue dans la jungle mais surtout Friday Night Lights). La comédie d'action bat son plein entre mauvais goût jouissif, ton politiquement incorrect et surprises en pagaille dans un environnement bien trop sage. C'est sale, méchant, délirant et tellement cool qu'on adhère le sourire aux lèvres. La B.O hip-hiop et soul se charge de dynamiter l'ensemble tandis que les séquences à effets spéciaux retournent le cerveau. Will Smith plus à l'aise que jamais confirme qu'en étant bien entouré on ne fait que des merveilles. Injures, tempérament d'alcoolo, vannes en rafale, le beau gosse casse un poil son image et s'amuse comme un vilain sale gosse dans un Los Angeles dépravé. Face à lui Charlize Theron, belle et sauvage assure impeccablement le quota féminin et le coeur de l'intrigue (mais n'en disons pas trop) tandis que Jason Bateman se régale dans un registre qu'il affectionne : la comédie décalée. Tout fuse à vitesse grand V et l'on se frotte les mains, décontenancé par tant de bonheur... 
 Puis, à mi-parcours, l'heure est venue de corser la donne pour Berg et son équipe. Après avoir détourné le mythe de super-héros dans le domaine de l'humour, Berg se lance dans un virage à 360°, diamètralement opposé à tout ce que l'on a vu jusqu'alors ! Après avoir ri, place au coeur du film avec une tendance beaucoup plus sombre et profonde. Hancock réinvente le mythe du super-héros en se jettant corps et âme dans une histoire d'une émouvante poésie. Les origines de notre héros sont révélées via un gros retournement de situation venant perturber le fil rouge (et nous n'en dirons pas plus). Le virage pourtant bien négocié au début laisse finalement place à une plume osée dans un scénario qui se surprend lui-même : place alors à la dramaturgie matinée de décalage humoristique de temps à autres. Un test non sans risque qui se paye par un léger manque d'ambition autant dans la démesure que l'intimité d'une histoire finalement plus complexe qu'elle n'y paraît. Les idées sont là, les acteurs aussi, tous impliqués et merveilleusement ambivalents, les séquences d'action carburent... mais l'ensemble ne convainc qu'à moitié. La faute à un fin expédiée bien trop rapidement et à une rupture de ton moyennement maîtrisée. Berg semble dépasser par sa création qui fini par lui échapper tout en laissant de sacrés empruntes, permettant à Hancock de s'en tirer avec les honneurs et une intelligence certaine. Le final d'Hancock, confirme tout le bien que l'on pense de Peter Berg surtout depuis le générique d'ouverture. Un type monstrueusement talentueux, des idées plein la tête, du talent de mise en scène et des cojones grosses commes des tonneaux, assumant jusqu'au bout ses délires et son inspiration. Il accouche donc d'un Hancock bâtard mais tellement sincère, ingénieux, drôle, touchant, émouvant et original qu'on ne peut que saluer la démarche et l'objet final... qui méritera de se bonifier avec le temps. A moins qu'une director's cut rallongée ne vienne mettre tout le monde d'accord ! Hollywood se réveille ! Vive Hollywood !   
note sur 10 :05

Pourquoi y aller ?

Pour la tronche de Will Smith alccolique et désabusé. Pour les vannes en rafale d'un film politiquement incorrect. Pour la verve de Jason Bateman et la beauté de Charlize Theron. Pour la première partie délirante du film. Pour la seconde partie déroutante mais bourrée de charme et émotions. Pour les effets spéciaux parfaits.

Ce qui peut freiner ?

Le caractère bancal d'une seconde partie osée mais mal maîtrisée. La fin trop vite expédiée.


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