(Anthologie permanente) Philippe Denis, "pierres d'attente"

Philippe Denis publie
pierres d’attente
aux éditions La Ligne d’ombre.
Lorsque du matin jusqu’au soir on vit avec des mots, il n’est pas rare qu’à la fin quelques-uns se hasardent dans nos rêves et prennent la place que, sous un vague prétexte, nous leur avions refusée. Notre phrase tient là sa substance.
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Ta vie durant, que n’as-tu imaginé pour contrarier ton ombre, ton ombre qui aspire à filer en douce dans la direction opposée.
Nul besoin de ralentir. Ce qui est devant toi et ce que tu as laissé derrière toi s’ignorent et l’air qui se raréfie n’est pas un argument
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Dans nos sauces mnésiques –
le temps se ravise,
la mort s’acoquine avec le premier venu.
   Beaux et indifférents
   les mots
   se déguisent
L’imperfection de ce qu'on peut
masque
   la perfection de nos ratées.
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Dans le registre où on substitue de l’éternité fugitive à de l’éternité tout court, l’épitaphe de Robert Frost
I HAD A LOVE QUARREL WITH THE WORLD*
Je m’efforce – ces jours-ci, dans mon mutisme – d’en envenimer l’écho et, au-dessus de son inanité, d’en faire resplendir la verdeur.
Philippe Denis, Pierres d’attente, La Ligne d’ombre, 2018, 58 p., 10€, livre soutenu par le CNL, pp. 12, 15, 23 et 40.
*ndlr, en réalité sur la tombe de Robert Frost il est écrit I had a lover’s quarrel with the world.
Philippe Denis dans Poezibao :
ext. 1, ext 2, ext 3, ext.4, "si cela peut s’appeler quelque chose", par François Lallier, (Anthologie permanente) Philippe Denis (dossier "L'Etrangère" n°45)