Je mangerai la terre et les racines
j’avancerai sur le ventre lombric humain
j’ai une telle faim des éléments du Simple
la vie du siècle m’écrase
la ville moderne me déchire
aujourd’hui partout où je vais c’est
dans la beauté perdue
j’ai vu disparaître les rivières leurs sources et des fleuves même
rivages quais parcs profonds et tant de jardins subtils
allés promenades hameaux villages
quartiers entiers
j’ai vu se bétonner des plaines des collines rasées
les voitures s’y gare sur l’Ombre animale des chevaux disparus
la brutalité des hommes est hénaurme !
pourtant
parfois
la tendresse d’un homme seul m’éblouit encore
***
Daniel Biga (né en 1940 à Nice) – Stations du chemin (Le Dé bleu, 1990)
Découvert ici