Howard Trafford publie une annonce à l'Institut de Technologie de Bolton, Manchester, afin de se partir un band qui serait dans le ton de Sister Ray des Velvet Underground. Il est amateur et se développe en musique électronique. Un autre étudiant, Peter McNeish, amateur de rock, répond vite à l'appel.
Fin 1975, après avoir recruté un batteur, une version embryonnaire des Buzzcocks est formée. McNeish se rebaptise Pete Shelley et Trafford se rebaptise Howard Devoto. Avec Garth Davies à la base et Mick Singleton, du groupe Black Cat Bone à la batterie, le groupe, qui choisit son nom du titre d'un article citant "It's the Buzz, Cock!" (Buzz: ce qui est présentement cool, Cock: mon ami, mais aussi, plus familièrement: région du sexe masculin) se produit sur scène le 1er février 1976 au Collège. Le batteur et le bassiste ne resteront pas, mais en juillet de la même année, une chose est devenue claire: on vivra de la musique. Ou du moins, on essaiera.
On recrute Steve Diggles à la base et John Maher à la batterie et dès septembre, on participe à un festival de punk de 2 jours organisé par l'homme derrière les Sex Pistols, Malcolm McLaren. Le festival inclus aussi Subway Sect, Siouxie & The Banshees, The Clash, The Vibrators, The Damned, The Sex Pistols et Stinky Toys.
The Buzzcocks devient le premier band punk qui créé sa propre maison de disque (après The Saints, en Australie). Martin Hannett, qui produira aussi les sons de Joy Division, assure l'unité sonore de leur musique. Enregistrée de manière assez brute, insistant sur la répétition, l'agressivité, et l'énergie mise en opposition à l'ennui. Le punk annonce alors un mouvement de résistance ultime dans le minimalisme musical où le solo est souvent joué sur deux notes répétées ad nauseam. On ramasse ce qu'on enregistre depuis deux ans et on en fait un premier vrai album en 1978.
Devoto n'aime pas la direction que prend le punk et trouve le souffle du mouvement un peu court. Il quitte le groupe qu'il a co-fondé avec Shelley. Celui-ci prend alors le micro, au chant, en plus de la guitare, et sa voix plus haute marque une différence intéressante dans le mouvement punk. Steve Diggle passe de la base à la seconde guitare et Garth Davies revient à la base. Mais celui-ci est si peu fiable qu'il est vite limogé. Steve Garvey prend sa place. Le groupe est signé chez United Artists le jour de la mort d'Elvis Presley.
Leur premier single est d'emblée un affront à la morale des radio qui ne la joueront jamais. Leur second single a plus de succès avec les vents populaires. Un deuxième album est lancé. Un titre les rend très accessible dans la broussaille punk. Un troisième album en trois ans est lancé. On fait le tour des Royaumes Unis, de l'Europe, des États-Unis et du Canada. Ils lancent même leur propre station de radio afin de s'assurer qu'on les joue en ondes quelque part.
Shelley commence quelques projets parallèles, Garvey fait la même chose. Le groupe se sépare en 1981.
Diggle et Maher joignent Flag of Convenience.
Shelley se lance en solo.
Avec un succès relatif.
On est loin du punk.
Certains anciens punkers de la meme époque s en sortent mieux au meme moment.
La formation, avec Devoto, se reforme à quelques reprises à partir de 1989. On refera 6 autres albums entre 1993 et 2014. Rien d'impressionnant toutefois. Mais entre 1976 et 1980, les Buzzcocks sont des fers de lance du mouvement punk. Qu'ils aideront à légendiser.
Pete Shelley est décédé hier, d'une crise cardiaque, à l'âge de 63 ans.