Rosemary, c’est la petite sœur du président des États-Unis d’Amérique, elle est née le 13 septembre 1918 et son histoire est plutôt embarrassante pour les Kennedy…
La jeunesse de Rosemary Kennedy
La famille Kennedy fait partie de la grande bourgeoisie bostonienne, aussi lorsque toute jeune, la petite Rosemary se fait remarquer par son retard mental et ses troubles de l’humeur, le standing en prend un coup, on ne la cache pas mais on évite quand même de trop l’exposer. Le léger retard dont souffre la petite fille est dû à sa naissance difficile, son cerveau a été privé d’oxygène durant plusieurs minutes.
Pendant son enfance, Rosemary pratique de nombreuses activités avec ses frères et sœurs, du tennis, de la voile, et est fan de cinéma. Dans les années 30, le père Kennedy ramène des bobines de films hollywoodien et Rosemary n’hésite pas à inviter quelques amis pour des séances privées. Adolescente, la jeune fille ne paraît pas aussi brillante que ses frères et sœurs, et elle n’est pas non plus irréprochable, elle aime la présence des garçons, elle aime sortir au bal… Clairement, son père a les glandes et sa mère très pieuse ne sait plus quoi faire. Aussi, lorsque la famille s’installe à Londres en 1938 suite à la nomination de Joseph Kennedy à l’ambassade américaine, il a bon espoir de faire taire les frasques de sa fille…
Enfin frasques, ce sont ses parents qui le pensent, Rosemary n’est qu’une adolescente, peut-être pas finaude certes… Mais elle ne répond pas tellement aux attentes de ses parents, d’autant que -toujours selon ses parents- ses crises de colère se multiplient.
Enfermée au couvent des Sœurs de l’Assomption, Rosemary obtient un diplôme d’enseignante.
Le (presque) rapatriement aux États-Unis
En 1939, face aux menaces de guerre, toute la famille rentre aux États-Unis, sauf Rosemary qui est envoyée dans un autre couvent dans le nord de Londres. On l’éloigne de la famille pour que ses actes n’aient pas de répercussions sur la famille.
Finalement, alors que la Seconde Guerre mondiale bat son plein, Joseph Kennedy estime qu’il est tout de même préférable que Rosemary Kennedy quitte l’Europe et retourne aux États-Unis. En 1941, Rosemary est diagnostiquée, elle souffre de « dépression agitée », les médecins qui s’occupent de sa santé mentale, proposent à son père de pratiquer une lobotomie préfrontale.
La lobotomie secrète de Rosemary
Sans en parler aux autres membres de la famille, Joseph et Mary Kennedy donnent leur accord pour la lobotomie de Rosemary dans l’espoir qu’elle puisse correspondre à leurs attentes tant au niveau des humeurs qu’au niveau intellectuel, alors même que la pratique n’est encore qu’expérimentale. Ils veulent vraiment que Rosemary deviennent une Kennedy…
Pour l’anecdote, le médecin James Watts s’est expliqué en 1994, lors de sa lobotomie, Rosemary Kennedy était seulement sous anesthésie locale afin de pouvoir tester ses capacités intellectuelles. Watts a percé un trou dans les tempes et avec un scalpel il coupait des petits morceaux de lobes préfrontaux du cerveau. On pense que c’est dans cette partie du cerveau qu’on retrouve les humeurs et affections de l’âme. En même temps, un second médecin, Walter Freeman, posait des questions à la patiente et tant que les réponses étaient cohérentes, Watts continuait de couper…. Ensuite, il était trop tard.
On peut clairement dire que c’est un parfait échec. La lobotomie ne donne pas les effets escomptés, bien au contraire… Elle se retrouve avec un QI d’une petite fille et perd toute autonomie. Elle est alors placée dans différents hôpitaux psychiatriques, à l’abri de tous les regards.
Lorsque son frère, John Fitzgérald, prépare sa campagne électorale dès 1953, plusieurs journalistes dressent le portrait de la famille idéale. Seuls deux membres de la fratrie ne peuvent se prêter au jeu des photos et interviews, Ted, qui est à l’armée en Europe, et Rosemary qu’on prétend être une institutrice discrète du nord des États-Unis. Mais il va y avoir quelques petits couacs, notamment lorsqu’un ami de la famille écrit dans un ouvrage que Rosemary s’occupe d’enfants attardés, Joseph, corrige involontairement en disant que sa fille a peut-être contracté une méningite spirale durant ses premières années. Pendant ce temps, Rosemary est toujours mise à l’écart de la famille. Personne ne lui rend visite. Il faut attendre 1961 que Joseph fasse un AVC qui le rend hémiplégique et le prive de parole pour que Rosemary puisse retrouver un semblant de place dans la famille.
En 1974, alors que Rose, la mère de famille publie ses mémoires, elle écrit noir sur blanc que sa fille Rosemary Kennedy a été lobotomisée et que ça a été un échec.
« Joe et moiconsultâmes les meilleurs spécialistes, qui nous conseillèrent une certaine forme de neurochirurgie. L’opération mit fin aux crises de convulsion et aux accès de violence, mais fit aussi de Rosemary une handicapée. Elle perdit tout ce qu’elle avait gagné au fil des ans, par ses efforts et grâce à notre amour. Elle ne pouvait plus être autonome et aurait besoin désormais de vivre sous la garde de quelqu’un. »
Rosemary Kennedy décède à l’âge de 86 ans.