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Meurtres en clair-obscur : Episode 33.

Par Pmazet

Meurtres en clair-obscur : Episode 33.

Episode 33 : Le propriétaire de la masure.

Emile et Giovanni n'avaient plus de raison de rester chez le commissaire. Ils sentaient tous deux qu'on en était à ce moment de l'enquête où tout se fige. Toutes les pistes sont en cours d'exploration, tous les filets sont lancés. Une attente exaspérante commence. Giovanni était maintenant convaincu que Laplume avait raison. Les trois crimes étaient liés. Cependant, il y avait encore une faille. Si les crimes de Rome et d'Amsterdam avaient un lien bien établi : la famille Verduni, que venait faire l'assassinat de Ginette Lacroix. Un indice sérieux était constitué par la mise en scène, mais pour le reste ! Seul, l'individu, au vague accent italien, qui avait corrompu le gardien du Louvre reliait le crime à la péninsule. Laplume prolongea un peu la soirée avec Giovanni et la Mamma. Elle avait cuisiné une choucroute digne des meilleurs winstubs strasbourgeois. Manifestement, elle commençait à apprivoiser les commerçants du quartier. Cependant, elle demeurait étrangement silencieuse, peu soucieuse des activités de son fils, comme si la mélancolie avait envahi son esprit. Comme, il n'y avait rien d'autre à faire que d'occuper l'attente, le lendemain, Laplume se transforma en guide touristique, de la tour Eiffel à l'arc de Triomphe en passant par la Concorde. La Mamma se dérida un peu, mais quand Laplume voulut les entrainer au café de la Paix, place de l'opéra, elle se tourna vers Giovanni

- Allez-y tous les deux, je ne suis pas de ce monde.

Tout le monde rentra chez soi, la Mamma semblait avoir retrouvé un peu de joie de vivre. Le lendemain, Emile et Giovanni se mirent en quête d'un travail pour ce dernier. Finalement, c'est " l'Excelsior " qui s'attacha les services de Giovanni. Pendant une semaine, rien ne se passa. Genet semblait aux abonnés absents et le courrier diplomatique avec l'Italie restait muet. A bout de patience, Laplume se rendit au cadastre. Quelqu'un devait bien être propriétaire de la maison délabrée de l'impasse de Bercy. En moins d'un quart d'heure, il eut sa réponse. Le propriétaire était un dénommé Dutilleul, profession : épicier. Il se précipita dans un taxi, ramassa au passage Giovanni qui suait sang et eaux sur la critique d'une pièce de théâtre écrite par un obscur auteur italien. Tel un forcené, il débarqua dans le bureau du commissaire Genet.

- Monsieur Laplume, je n'ai guère avancé. La surveillance de la masure n'a rien donné.

- J'ai un peu de nouveau, commissaire. Je suis allé au cadastre et le propriétaire de la baraque en question n'est autre que l'épicier.

- Nom de Dieu ! Je n'ai même pas pensé à vérifier. Il faut dire qu'avec toute cette paperasse. Il faudra dire, un jour, à votre ami Clémenceau qu'il fasse quelque chose.

- Vous savez qu'il a choisi de se la couler douce.

- Oui, ne perdons pas plus de temps.

Il appela deux brigadiers.

-Allez me cueillir l'épicier et ne soyez pas discret. Je veux une arrestation en grande pompe. Sirène, menottes et surtout ne me ramenez pas sa femme.

Une heure plus tard, c'est un homme livide qui s'installa face au commissaire et aux deux journalistes.

- Commissaire, vous me soupçonnez du meurtre de Ginette.

- Difficile de faire autrement, monsieur Dutilleul, vous nous mentez depuis le début de cette affaire.

- Je ne vous ai rien caché, commissaire, hormis ma liaison avec Ginette.

- C'était quand même un élément essentiel.

- Maintenant vous allez m'expliquer comment vous utilisez la masure, dont vous êtes propriétaire près de Bercy.

- Ce n'est pas ce que vous pensez.

- Je n'en doute pas monsieur Dutilleul. Je vous écoute.

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