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[Trailer] MOWGLI : LA LÉGENDE DE LA JUNGLE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Trailer] MOWGLI : LA LÉGENDE DE LA JUNGLE

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Titre original : Mowgli : Legend Of The Jungle

Note:

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Origine : États-Unis
Réalisateur : Andy Serkis
Distribution : Rohan Chand, Christian Bale, Cate Blanchett, Andy Serkis, Naomie Harris, Benedict Cumberbatch, Eddie Marsan, Tom Hollander, Peter Mullan, Jack Reynor, Freida Pinto, Matthew Rhys…
Genre : Aventure/Adaptation
Date de sortie : 7 décembre 2018 (Netflix)

Le Pitch :
Sauvé des griffes du redoutable Shere Khan, par la panthère Bagheera, alors qu’il n’était qu’un bébé, le jeune Mowgli a grandi dans la jungle indienne. Élevé par les loups, il a suivi l’enseignement de l’ours Baloo et vit selon les us et coutumes du peuple animal, en marge du royaume des hommes. Mais à l’heure où le garçon doit justement faire face à ses origines, Shere Khan ambitionne de finir ce qu’il a commencé des années auparavant…

La Critique de Mowgli : La Légende de la Jungle :

Les choses sont parfois compliquées à Hollywood. Pour Mowgli, l’ambitieuse adaptation du Livre de la Jungle, par Andy Serkis (le Gollum du Seigneur des Anneaux et César de La Planète des Singes), en particulier. Initialement prévu dans le cadre d’une sortie classique en salle, Mowgli fut en effet victime de la décision de la Warner de patienter dans les tiroirs à cause de la sortie du Livre de la Jungle, le blockbuster en live-action de Disney (réalisé par Jon Favreau), qui en profita pour rafler la mise au box office. Puis le film est semble-t-il devenu embarrassant pour le studio qui finit par s’en débarrasser en le vendant à Netflix. Du coup, voilà Mowgli qui débarque sur les serveurs du géant américain du streaming, sans passer par la case cinéma. Ce qui n’enlève rien à sa valeur. Bien au contraire…

Mowgli-baaloo

Retour aux sources

Andy Serkis a souhaité se démarquer de Disney en se rapprochant de l’œuvre de Rudyard Kipling. Son film, si il permet de retrouver des personnages emblématiques, rendus célèbres par le dessin-animé de la firme aux grandes oreilles, présente donc au final de grandes différences avec l’adaptation live de Jon Favreau qui allait même jusqu’à reprendre de chansons du dessin-animé. Ici, personne ne pousse la chansonnette et l’ambiance est nettement plus sombre. À destination d’un public plus adulte, Mowgli raconte l’histoire, sur bien des aspects tragique, d’un petit garçon à cheval entre la société des animaux dans laquelle il a grandi et celle des hommes, qu’il observe de loin avec curiosité. Serkis se servant du récit pour souligner, tel Kilpling en son temps, la propension à la destruction d’une espèce humaine envahissante mais aussi caractérisée par ses paradoxes et ses ambitions trop souvent meurtrières.

Dans la jungle, terrible jungle…

Très immersif, notamment grâce à la mise en scène parfaitement maîtrisée et ambitieuse d’Andy Serkis, Mowgli reste un conte initiatique, mais sa volonté d’aller plus en avant dans la violence et les conflits fait de lui un conte particulièrement dur. Dur mais aussi tendre tant des personnages incontournables, parmi lesquels Baloo et Bagheera, nourrissent à intervalles réguliers, de part leur bienveillance, l’émotion au centre de la dynamique de l’ensemble. Deux personnages dont les traits ne manqueront pas d’impressionner le spectateur ayant grandi avec le dessin-animé. Baloo, avec ses nombreuses cicatrices, est un sage au passé sauvage tandis que Bagheera dévoile lui aussi une histoire douloureuse n’ayant néanmoins pas mis à mal sa capacité à faire preuve de bienveillance. Shere Khan quant à lui, est plus sauvage, plus sanguinaire et plus impitoyable que dans les précédentes adaptations. Un choix cohérent au vu du contexte, qui souligne une volonté d’assombrir le propos pour permettre à ses thématiques de ressortir avec encore plus de puissance.

Performance capture

Il y a quelques années, l’annonce par Andy Serkis d’un nouveau Livre de la Jungle a soulevé une vague d’enthousiasme. Voir le maître incontesté de la performance capture se fondre dans l’univers de Kipling, avec ses animaux si emblématiques, avait de quoi emballer un maximum. Et en effet… Maintenant que le long-métrage est enfin là, devant nos yeux, on ne peut qu’apprécier la pertinence du travail de Serkis, dont le génie lui a une nouvelle fois permis de mettre la technologie au service de l’histoire et de l’émotion. Il est à la fois étonnant et un peu perturbant de parvenir à reconnaître Christian Bale, Andy Serkis, Peter Mullan ou Benedict Cumberbatch derrière les « visages » de Bagheera, Baloo, Akela et Shere Khan. Des personnages vraiment incarnés et non pas simplement « doublés » par des acteurs parfaitement investis, pour un spectacle à l’arrivée bien plus consistant que bien des productions similaires où trop souvent, les effets-spéciaux et le grand spectacle prennent le pas sur tout le reste. Ici, le procédé utilisé et l’intelligence avec laquelle il est justement exploité, permettent de participer à la puissance évocatrice du récit et de son propos. Surtout qu’en l’occurrence, le jeune Rohan Chand, alias Mowgli, sait se montrer parfaitement à la hauteur face à ses aînés déguisés.

Les livres de la jungle

Ce n’est pas du tout utile, mais si on devait comparer le Livre de la Jungle, de Jon Favreau et Mowgli, d’Andy Serkis, il faudrait reconnaître au second une force évocatrice plus marquée et ce parfait mélange de merveilleux, de poésie et de réalisme. Le fil de Favreau étant plus simple et plus familial dans ses intentions. Pour autant, on est aussi en droit de le préférer à celui de Serkis pour justement sa naïveté. On peut aussi montrer du doigt le Serkis pour ses quelques dérapages du côté des effets-spéciaux. On peut également parfaitement préférer l’apparence, plus évidente et plus lisse, des personnages du Favreau. Serkis a fait certains choix dans les traits de ses protagonistes et ils ne sont pas tous du meilleur goût. Mais néanmoins, difficile de ne pas donner l’avantage à Serkis pour tout le reste, lui dont le film se montre plus courageux, plus ambitieux, plus complexe, plus sombre et aussi, au final, plus attachant.

En Bref…
Une adaptation très ambitieuse portée par la vision puissante d’un Andy Serkis à la tête de tout un bestiaire incarné par une équipe de solides acteurs. Et si le procédé de la performance capture est à nouveau magnifiquement exploité, on peut aussi déplorer quelques approximations et autres fautes de goût un peu hasardeuses. Rien d’assez grave pour empêcher néanmoins Mowgli de briller à de nombreuses reprises et d’instaurer une émotion à fleur de peau. Et d’ailleurs, il n’est pas interdit de considérer le film comme la meilleure adaptation de l’œuvre de Kipling.

@ Gilles Rolland

Mowgli
  Crédits photos : Netflix


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