Le Prix SNCF fête sa 19ème année en 2019, avec la catégorie bande dessinée qui n'est là que depuis 2012, mais qui a déjà révélé quelques succès comme Zaï Zaï Zaï Zaï de Fabcaro (lauréat 2016). Cette année, on peut donc retrouver 5 bandes dessinées en lice pour le prix :
J'ai lu les 5 bandes dessinées en compétition et mon coup de cœur revient à Midi-Minuit de Doug Headline (scénariste) & Massimo Semerano (illustrateur). Les deux auteurs nous plongent dans le cinéma italien des années 70, et plus précisément le giallo, genre policier, qui signifie jaune, en référence aux couvertures des polars de l'époque aux éditions Mondadori (on peut trouver l'équivalent de la série noire, en France).
Nous sommes donc en 1999, et deux journalistes cinéphiles, François Renard et Christophe Lemaire, décident d'obtenir une unique interview du réalisateur Marco Corvo, qui n'en donne plus depuis vingt-cinq ans. C'est-à-dire depuis le tournage de son dernier film inachevé, Luce nera, ou Lumière noire, et la disparition de Luisa Diamanti, son actrice fétiche... Ils vont alors rencontrer un homme étrange, affaibli, fatigué, qui accepte de parler de tout, sauf de Luisa Diamanti...
À la fin de la bande dessinée, on retrouve une liste des films populaires de l'époque avec Dario Argento, Mario Bava, Sergio Leone, mais aussi la filmographie de Marco Corvo. Pour être tout à fait honnête, je connais Dario Argento, grâce à mon ami Lilian Auzas, avec qui nous avions passé une nuit à regarder ses films, mais je connais assez peu le cinéma italien de cette période. Alors, avant d'écrire cette article, j'ai tapé sur Google le nom de Marco Corvo... J'ai alors compris que la bande dessinée avait réussi là son tour de force : me faire croire à l'existence d'un réalisateur fictif en glissant dans les filmographies réelles celle de son personnage. Alors là, bravo !
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