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Masha

Par Gourmets&co

© Gourmets&co

Un restaurant furieusement actuel qui coche tous les codes et toutes les cases d’une modernité urbaine et joyeuse.

C’est un joli nom, Masha. Ca claque, net, évocateur d’un ailleurs pas très bien déterminé, un peu féminin, un peu asiatique, un peu oriental, un peu tout et facile à retenir. Pas comme Hexagone, l’ancien nom du restaurant lorsque Matthieu Pacaud était aux commandes de deux tables dans le même lieu. L’aventure ayant tournée court, les propriétaires, la famille Renoma (célèbres dans le prêt-à-porter chic depuis une cinquantaine d’années), ont repris les choses en mains. Décor revisité, relookage total (en bien), un restaurant, un lounge, et un club pour des nuits (parait-il agitées) et où les beautiful people du XVIème se bousculent. On y entre d’ailleurs que sur invitation.

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Le restaurant pour bonder qu’il soit le soir, est plus calme au déjeuner ce qui permet de déguster la cuisine du chef sans bousculade, dans une ambiance arty de bon goût. Accueil impeccable dès l’entrée au rez-de-chaussée, puis en bas de l’escalier où l’on retrouve la belle salle toute en longueur le long d’un jardin intérieur du meilleur goût. Service chic et motivé.

Le chef japonais Takahiro Matsumoto connait bien la maison. Venant de chez Pierre Gagnaire, il était déjà le second de Matthieu Pacaud et donc pratiquement et quotidiennement en charge des cuisines de l’Hexagone. Il joue aujourd’hui une cuisine en deux partitions, l’une française, l’autre japonaise, les deux bien séparées sans fusion inutile, mais qui permet un choix net et surtout de jouer sur ces deux tempos à travers les entrées, les plats et les desserts. On y trouve aussi bien une Aubergine Miso ou un Sushi cinq pièces qu’un Foie gras ou un Suprême de volaille française. Le tout soigné, pensé, et bien réalisé. On fait confiance aux japonais pour être de grands professionnels essayant de piger convenablement sinon culturellement les codes intimes de la cuisine française.

¬L'œuf.parfait aux saveurs d'automne © Gourmets&co jpg

Ainsi L’œuf parfait aux saveurs d’automne est parfaitement cuit au millimètre, et bien travaillé sur un mélange de champignons qui donne cette « saveur automnale ». Franc et net.

Mention impeccable pour le Foie gras de qualité, texture et goût de grande classe, et une adjonction à base de Porto fort bienvenue car discrète.

L'aubergine Miso © Gourmets&co

L’Aubergine Miso est étonnante, phallique comme dirait quelqu’une qui s’y connait, esthétiquement perturbante, mais belle comme une pagode miniature. En fait, le socle arrondi contient des petits dés de la chair du légume, légèrement sucrés, et le chef pose en chapeau par-dessus le haut de l’aubergine. Délicat et délicieux.

Le Filet de bœuf est bio. Fort bien, mais encore. Malheureusement, il est cuit à basse température, donc de texture molle et chewing humesque, légèrement fumé, accompagné d’une purée de pommes de terre fine, légère, et franchement délectable.

Croustillant de ris de veau © Gourmets&co

Le Ris de veau, belle pièce choisie au cœur du ris, est annoncé « croustillant », mais il ne l’est pas. Il semble plutôt laqué que croustillant et sa cuisson est uniforme dans le mou. Ca peut avoir son charme, et il a un côté plaisant dans cette douceur que l’accompagnement de légumes verts al dente ne parvient pas à réveiller.

Impeccables desserts surtout le Moelleux chocolat d’une perfection frôlant l’incroyable tant dans les textures que dans les variations de saveurs chocolatées. Une petite merveille.

Moelleux chocolat © Gourmets&co
Crème brulée à l'Hojicha © Gourmets&co

Même punition pour une remarquable Crème brûlée à l’Hojicha (thé vert torréfié), fine, presque croustillante en surface et crémeuse à l’intérieur, et d’un parfum magnifique.

Masha est un restaurant furieusement actuel qui coche tous les codes et toutes les cases d’une modernité urbaine et joyeuse. Un peu de France, un peu de Japon dont un chef japonais, des assiettes surprenantes dans la construction et l’esthétique, des cuissons lentes, des légumes al dente, des saveurs doucereuses, et des desserts à tendance exotique. La différence vient au Masha de la réalisation très soignée, d’une cuisine très pensée, et de saveurs souvent éclatantes. Une belle table, dans un décor reposant, chic et modeux sans les tics. Une cuisine d’étoilé, avec laquelle le chef devrait sans souci conserver son étoile acquise il y a deux ans avec Pacaud. De bon goût dans tous les sens du terme.

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Masha
85, avenue Kléber
75016 Paris
Tél : 01 42 25 98 85
[email protected]
M° : Trocadéro
Voiturier
Fermé dimanche & lundi
Brunch le samedi de 11h45 à 14h30
Privatisation de 10 à 400 convives

Menu déjeuner : 49 € (3 plats)
Menu Masha Kids : 25 € (volaille ou saumon, purée ou légumes, glace)
Carte : 63 € (minimum) – 120 € (maximum)


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