Clarisse Griffon du Bellay a pour ancêtre un rescapé du radeau de la Méduse. Quelque chose en elle rappelle le terrible instinct de vie qui pousse des gens à sans doute se battre pour subsister, voire à manger de la chair humaine, ce qui s’est produit sur le radeau. Elle sculpte le bois, lui donne apparence humaine, y inscrit des traces d’érosion, le suspend comme dans un abattoir on accroche des carcasses ou des peaux (ou comme on en montre dans certains tableaux). Ce qu’elle exhibe ainsi, ce n’est pas la mort à l’oeuvre, c’est plutôt un combat pour la vie.
Le radeau a été présenté hier sur ce blog.
Clarisse Griffon du Bellay écrit :
Vertige de sentir qu’on tire son sang de là, qu’on est fait de ça, qu’on l’aurait fait aussi.
C’est cet instinct qui a porté jusqu’à moi.
Son sang, le mien, tout a passé.
Ça m’appartient, j’étais potentielle dans ces actes.
J’étais potentielle dans cette viande morte.
Qu’est ce qu’on transmet?