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Ice Cube « Everythang’s Corrupt » @@@½

Publié le 07 décembre 2018 par Sagittariushh @SagittariusHH

Annoncé depuis 2012, avec le premier single " Everythang's Corrupt " en 2013 qui porte le titre de ce dixième album, on peut dire sans se tromper que le légendaire Ice Cube a vraiment pris son temps. Peut-être valait-il mieux que ce soit le cas car le single " Drop Girl " paru en 2014 avec 2 Chainz et... Redfoo des LMFAO, vous savez ces énergumènes qui faisait du rap mongol au début des années 2010, il y avait de quoi être circonspect. Heureusement Cube a eu pas mal d'autres occupations, principalement dans le monde merveilleux du cinéma, avec quelques passage sur grand écran (21 et 22 Jump Street, Ride Along 1 et 2), la réalisation de ses propres films (le nouveau Barbershop en 2016 et un Friday en préparation) et son implication dans la promo du film Straight Outta Compton (dans lequel son rôle est joué par son propre fils), et aussi le sport, en fondant le BIG3, une compétition de basket qui convie des stars de la NBA. Mais c'est pas tout, il fallait sortir ce foutu 10e album dont l'enregistrement s'est étalé sur six années qu'on n'a pas vu passer.

Se présentant d'abord comme un " Super OG" , Ice Cube incendie sans attendre Donald Trump sur " Arrest the President " pour rappeler au monde qu'il est un gangsta politique et que c'est aussi son devoir de citoyen. Sûr qu'à la veille de ses 50 ans, le rappeur n'a rien perdu de ses bonnes vieilles habitudes (attitudes?). Il est évident que ses textes brûlants auront peu d'intérêt pour la jeune génération qui n'a que faire d'un artiste proche de la retraite et que les ventes comme le comptage d'écoutes en streaming seront faibles (pas besoin de faire de prédictions), cependant Cube a un message pour eux sur " Don't Bring Me No Bag " ( " you're a mouse in a traphouse/ I'm a dog in a cathouse "), " On Them Pills " ( " Fuck that chronic smoke, they want them chemicals ") et " Fire Water" , sur des instrus très actuels pour lesquels Cube a développé une sorte de trap-flow, tout du moins un phrasé semblable à ce qu'on entend de nos jours. Sur ce terrain-là, " Don't Bring Me No Bag " a des raisons de surprendre ses fans de la première heure mais ne déçoit pas. Mais tous les vétérans ne sont pas capables de se renouveler comme Jay-Z...

Ses refrains sont toujours aussi percutants également, surtout quand ils sont posés sur des grosses prods (" Chase Down The Bully" , " Non-Believers" ...) mais des fois subsiste cette forte impression d'écouter des instrus Dr-Dre-like qui ont dix ans d'âge (" One For The Money" , " Can You Dig It" , " Ain't Got No Haters " avec le grisonnant Too Short crédité à DJ Pooh,... pas mal de tracks en fait), bien que ça ne fasse que cinq ans pour " Everythang's Corrupt " produite par Fredwreck. Quitte à faire dans l'ancien, " That New Funkadelic " est hyper plaisant à écouter. Cette ôde à la p-funk fait écho à " Bop Gun " mais sans sample ni message politique derrière, l'esprit est plus à la fête sur ce nouveau single. Bien old school également, " Good Cop Bad Cop " qui nous ramène à l'époque des N.W.A. Le dénominateur commun de ces deux titres, le producteur T-Mixx. " Comme avant ", c'est valable pour la pochette choc dans la lignée de The Predator et Death Certificate.

Ice Cube avait des choses à dire et il le fait comme il a toujours su le faire. Peu importe si Everythang's Corrupt aura un maigre impact dans la conscience collective et qu'il n'y aura pas de disque d'or à la clef (malgré le soutien d'Interscope), parce que 1) ce qui compte c'est le contenu, le fond et sur ce plan-là ça tire à balles réelles 2) il est multi-millionaire, connu mondialement, toujours actif et n'a plus rien à prouver. Sa raison d'être de ce dixième album est de marquer le coup, de massue.


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