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Rire avec les hyènes, cela ne vous empêchera pas d’être mangé.

Publié le 20 décembre 2018 par Paulo Lobo
C o r r u p t i o nLe mot vous dit peut-être quelque chose, ou peut-être pas. Vous allez certainement clamer « ça ne me concerne pas «. Et si on parlait plutôt de petits arrangements entre amis, de donnant-donnant, ou encore de « je te tiens tu me tiens par la barbichette » ? Nous sommes dans un système basé sur le renvoi d’ascenseur, certains visent le haut du gratte-ciel tandis que d’autres sont sommés de prendre les escaliers pour monter au 1erétage.Nous sommes des êtres humains et comme tels nous aimons nous entraider, surtout quand entrent dans la ronde des relations de famille ou des complicités de vieux copains.Corruption est un bien grand mot. Enveloppe ou dessous de table ? Sinon tout va bien. Il faut juste trouver des comptes sur lesquels inscrire les mouvements, les crédits et débits à foison qui enchantent et vibrent dans la semi-pénombre des salles comptables.Pas de bruit, pas de scandale, au final c’est le bilan qui compte, l’habillage, l’empaquetage, la fin a toujours justifié les moyens, la fin heureuse et irriguée de lumière. Si au final tout le monde semble satisfait, certains plus que d’autres, pourquoi chercher la révolution pourquoi fouiller dans les excréments ? La Terre a toujours tourné de cette façon, avec des moisissures et de la fange. La moisissure, c’est bon, ça grouille de vie même si ça n’a pas l’air pas très folichon. Dans la société, il faut à la fois l’automne, le printemps, l’été, l’hiver. Il faut à la fois le début, le commencement et la fin de toute chose, des gens qui meurent et des gens qui naissent, le bonheur incommensurable et le désespoir horripilant. Ainsi va le monde, ce monde qui nous porte et dont nous n’avons pas encore trouvé la clé. Alors ce matin, oui en effet l’heure est grave. Mais il ne faut pas se voiler la face. Nous allons au devant d’une énorme effondrement des choses. Les dés sont jetés, les profits sont répartis, la feuille de route est rédigée, il ne manque plus que l’exécution. Vous me demandez de rire avec vous. Mais “on ne peut pas rire de tout avec tout le monde”. Rire avec les hyènes par exemple, cela ne  vous empêchera pas d’être mangé.Et pleurer non plus, alors prions tous ensemble, ogres, parents et enfants. La vie est une farce cruelle, comme l’ont si bien compris les grands réalisateurs des comédies à l’italienne. Pourquoi voulez-vous toujours rappeler le côté moral des choses ? Parce que j’ai été éduqué de cette manière. Je sais ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas faire.Mais aujourd’hui, c’est celui qui rafle la mise qui est mis sur un piédestal, même s’il a triché.Je ne veux pas vous faire de grandes révélations, non, non et non, absolument pas, je ne suis pas un dénonciateur. Il est question de choses générales. D’un esprit collectif. L’art de saisir l’opportunité en ayant la quasi certitude qu’on sera pas pris la main dans le sac. En même temps, il faut savoir garder la face, polir les apparences. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette.Rire avec les hyènes, cela ne vous empêchera pas d’être mangé.

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