Je ne suis pas moi-même aujourd'hui, ai-je pensé, prenant ma douche tout habillé.
Est-ce que les gens qui croient que la terre est plate sont les mêmes qui croient que la planète mars est plate?
Je lis les recettes de la même manière que je lis la science-fiction. Terminant la lecture, je me dis toujours: "ça n'arrivera jamais".
Qu'est-ce qui est mieux que le bonheur éternel? Rien.
Mais une tranche de pain est mieux que rien.
Une tranche de pain est donc mieux que le bonheur éternel.
Personne ne semble s'opposer à la récente, mais relativement obscure, découverte que sont les ondes gravitationnelles, et pourtant, il existe encore des gens qui doutent des impacts dévastateurs des déréglements climatiques.
On a beau tenter de parfois nous parler de 2 + 2= 5, on sait tous que ce ne sera jamais la bonne réponse.
Je ne sais pas sur quel video je tomberais le 31 décembre, si le laissais jouer youtube pendant un an sur "autoplay".
Sur lequel à ma fête?
Sur lequel à la fête de l'amoureuse?
Sur lequel à Noël?
L'amoureuse n'est pas la plus sportive des demoiselles. Monter et descendre les marches, avec le temps, le moins possible. Elle laisse donc des choses dans les marches. Quand je monte où je descends des marches, ce que je faisais 12 fois avant qu'elle ne le fasse, mes pensées sont déjà très très loin, ailleurs, en direction de ce que je m'apprête à faire en haut, ou en bas. Je ne m'attends pas à me faire couper le train de pensées par quelque chose qui erre dans les marches. Encore moins de me poser plusieurs questions sur ces choses qui traînent. Je suis, plus souvent qu'autrement coupable de quelque chose si je n'agis pas sur ces choses qui traînent. "Tu n'as pas ramassé ce qu'il y a avait dans les marches?" Ben non, ça monte où ça descends? et une fois ailleurs, ça va où? Ce sur le chemin des vidanges ou simplement pour le garage? C'est du linge sale ou du récent lavage à monter? Que des questions qui sont loin de mon état d'esprit quand je monte ou descends les escaliers en direction de plusieurs choses branchant mon cerveau, ailleurs.
Pour éviter les remontrances, les justifier du moins, j'ai maintenant l'habitude de monter ou descendre les deux mains pleines. Ne serais-ce que pour ne pas me faire accuser d'avoir évité de ramasser ce que j'aurais dû comprendre magiquement.
L'autre tantôt, Google Map me disait: "Vous êtes sur la route la plus courte. La circulation est fluide pour s'y rendre". Ça m'a semblé à la fois bouddhiste, à la fois fataliste.
Quand tu lis un livre, souvent tu as l'impression que l'auteur(e) est directement à tes côtés. Ce qui me rend incapable de lire un livre de Denis Bombardier ou de Claude Fournier mais qui me ferait lire un livre de Zoé Deschanels ou Shakira en tout temps.
Mon téléphone au bureau, j'ai demandé à quelqu'un l'autre jour, l'heure. Il n'a pas pu me donner l'heure car son téléphone faisait une nouvelle mise à jour. Ça m'a paru absurde. On perdait notre temps. Sans le savoir vraiment. Le temps.
Grâce aux téléphones cellulaires, je ne sais plus si, un homme ou une femme au volant, les yeux vers le bas sur son téléphone, dans une voiture stationnée, est vraiment en train de lire son téléphone ou si elle n'est pas tout simplement morte.
Trois fois, en deux ans, cette personne était morte.
Une tranche de pain est mieux que le bonheur éternel.
Je ne suis pas moi-même aujourd'hui.
J'ai trouvé pourquoi, je crois.
Peut-être ne suis-je que toi.
Il y a des journées comme ça où on est plus vraiment soi.
Ces journées où on prend nos douches tout(e) habillé(e).