Magazine Animaux

Nouvel an d'antan

Par Jperino @Jonoripe

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Pour la nouvelle année un peu de Vialatte...

Il était longtemps d’usage, le matin du 1er janvier, que le grand-père, vêtu d’un bonnet grec et d’une robe de chambre à ramages, s’asseye au coin d’un feu de bois dans une bergère Louis XIV pour recevoir les compliments et les vœux de ses petits-enfants. (…)

masque-grand-pere-latex-adulte_1.jpg?u=http%3A%2F%2Fwww.feezia.com%2Fmedia%2Fcatalog%2Fproduct%2Fcache%2F1%2Fimage%2F1200x1200%2F9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95%2Fm%2Fa%2Fmasque-grand-pere-latex-adulte_1.jpg&q=0&b=1&p=0&a=1Les dangers du feu de bois, le prix de la bûche de chêne, le mépris de la poésie, les progrès de l’industrie électroménagère et les conquêtes de la médecine dans la gérontologie ont fait abandonner ces rites et modifié la physionomie du jour de l’an.

Il arrivait fréquemment en effet que le grand-père, qui était nécessairement un civil ou un militaire, fût affligé d’une jambe de bois par suite des guerres ou des accidents du travail. Il ne pouvait se chauffer les pieds ni somnoler au coin du feu sans enflammer sa jambe artificielle ; d’autant plus qu’elle était très sèche et terminée par une rondelle de caoutchouc, matière extrêmement inflammable. Il arrivait aussi qu’un héritier pressé rapprochât trop de la cheminée le fauteuil où sommeillait l’aïeul ; sans parler des grands-pères terribles qui cherchaient à camoufler un affreux suicide en accident.

Alexandre, almanach des quatre saisons, p.20-21.

En tant que papy moderne, je suis bien content que ces coutumes soient définitivement révolues. 

Encore une louche de Vialatte comme étrennes

(sait-on encore ce qu'étaient les étrennes ?) 

Le premier de l’an date de la plus haute antiquité. Si loin qu’on remonte dans l’histoire de la Terre, les années ont toujours fini et recommencé. Si bien que le premier de l’an date de bien avant l’homme. Il en a pris une majesté considérable. Il ne cessera que le jour où la Terre, qui tourne à une vitesse terrible, sera usée par le frottement. Son rayon diminue chaque jour. Chaque jour rapproche donc l’homme du centre de la terre. Le dernier jour, n’ayant plus de support, il tournera autour de ses pieds.Finalement, il mourra de vertige.

« Chronique découragée du premier jour de l’an ». La Montagne, 31 décembre 1967.


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