Partager la publication "[Critique] BLADE RUNNER"
Titre original : Blade Runner
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Ridley Scott
Distribution : Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young, Daryl Hannah, Edward James Olmos, Joanna Cassidy, Brion James…
Genre : Science-Fiction/Adaptation
Date de sortie : 15 Septembre 1982
Le Pitch :
Los Angeles 2019. Le détective Rick Deckard est chargé d’éliminer six androïdes en cavale, des « Réplicants » , revenus clandestinement sur Terre afin de confronter leur créateur qui les a dotés d’une espérance de vie limitée, les condamnant à court terme. Ceux-ci sont des modèles Nexus 6, que leur sophistication technique rend difficilement discernable d’un être humain…
La Critique de Blade Runner :
Blade Runner est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps. Depuis les réactions critique et publique mitigées de 1982, le troisième film de Ridley Scott (succédant à Alien, rien que ça) a fini par obtenir le statut de film « culte ». Pour autant, les milliers d’articles consacrés au film dépassent rarement la dithyrambe et la mise en scène et le scénario ne sont souvent que survolés. Nous n’évoquerons donc pas ici le roman original de Philip K. Dick, le tournage et les différents montages du film, la voix-off controversée, les effets spéciaux, la musique de Vangelis, ni même Blade Runner 2049, son excellente suite tardive. Il sera plutôt question d’urbanisme, de philosophie et…d’ophtalmologie. Curieux ? Allez, rembobinons !
Souvenirs du Futur – « I love L.A. »
Avec son univers urbain nocturne et pluvieux, ses intérieurs enfumés, son privé cynique en imperméable, une femme fatale et une intrigue parfois absconse, Blade Runner ne cache pas sa source d’inspiration : le Film Noir. L’enquête est l’occasion de promener le spectateur dans un Los Angeles futuriste (qui deviendra rétro-futuriste dès cette année) qui prédisait à la ville des anges un avenir peu enviable, mais (malheureusement) pas tout à fait à côté de la plaque: si les voitures volantes ne sont pas encore devenues une réalité commerciale, les premiers prototypes sont déjà à l’essai. Quant à nos smartphones, ils ont déjà largement dépassés la technologie des visiophones du film.
Ridley Scott ouvre Blade Runner sur un plan large de la ville – vision dantesque (flammes infernales à l’appui) d’une mégalopole aussi imposante qu’écrasante. A l’horizon, ni collines, ni océan – des bâtiments à perte de vue. Et lorsque la caméra plonge dans les arcanes de la cité, nous découvrons une fourmilière surpeuplée, dans l’obscurité permanente (il fait nuit pendant tout le film) et le brouhaha permanent des annonces publicitaires et du trafic auto-aérien.
Ce Los Angeles présente des influences asiatiques; s’agit-il de Chinatown ou le quartier a-t-il fini par s’étendre ? À l’aube des années 80, l’Amérique supportait assez mal l’idée que le Japon investisse dans, voire rachète, des sociétés qui faisaient pourtant partie de son ADN (le rachat du Radio City Music-Hall de New-York ou encore de Columbia Pictures par Sony). Blade Runner a tout du cauchemar économique pour l’américain lambda d’alors. Parmi les néons et écrans publicitaires omniprésents (là encore, cette prédiction est devenue réalité!), la présence d’ Atari et RCA, deux sociétés américaines sous influence japonaise, n’est dès lors pas anodine: le nom de la première est un terme issu du célèbre jeu de Go (il se dit aussi que logo représente le mont Fuji stylisé), et la seconde avait établi, jusqu’à la seconde guerre mondiale, un partenariat avec la Japan Victor Company, mieux connu sous l’acronyme JVC.
Une autre prédiction esquissée par le scénario annonce la disparition de la faune (un point développé dans le roman). Lors des interrogatoires de Leon (Brion James) et Rachel (Sean Young), les réponses portant sur les animaux nous renseignent sur le sujet sans forcer le trait; le premier ne sait pas ce qu’est un « chélonien » (il s’agit en fait du nom savant de la tortue, qui n’évoquera rien au grand-public – en VO, le terme employé est « tortoise », un terme beaucoup plus courant dont l’ignorance interpelle) et la seconde affirme qu’elle dénoncerait à la police une personne qui lui offrirait un portefeuille en cuir de veau. La présence d’animaux synthétiques dans le film suggère aussi que la bio-génétique s’est d’abord attelée à recréer des espèces disparues ou protégées avant de répliquer l’être humain ; Zhora (Joanna Cassidy) explique ainsi que son serpent est « synthétique car (elle) n’aurait pas les moyens de s’en payer un vrai ». Et puis, il y a ce hibou dans les locaux de la Tyrell Corporation, dont les yeux rouges trahissent la nature robotique… car dans Blade Runner, avoir les yeux rouges ne signifie pas que vous soyez allergiques au pollen…mais que vous êtes un Réplicant !
L’œil des six clones
Les thèmes des yeux et du regard sont prépondérants. Ce n’est pas un hasard si dès l’ouverture, Ridley Scott alterne panorama urbain futuriste et gros plan sur un œil, un champ/contrechamp subjectif établissant d’entrée de jeu la principale clé thématique du film. Le spectateur ne regarde plus une maquette dans un film: il partage la vision du personnage (Deckar à priori), ce qui a pour effet de nous convaincre que cet œil appartient bien à un être aussi humain que nous.
La scène suivante montre une tentative d’identification du Réplicant Leon. Le sujet se soumet à une sorte d’examen ophtalmologique pendant que l’agent lui pose des questions à priori décousues pour tester son empathie, une aptitude présumée absente chez les Réplicants. Quelques scènes plus tard, il est toujours question d’yeux lorsque Batty (Rutger Hauer) et Leon interrogent le fabriquant de prothèses oculaires.
C’est également un indice visuel qui met Deckard sur la bonne piste, lorsqu’à l’aide d’une visionneuse futuriste qui reste encore à inventer, il « explore » à sa guise et en 3D une chambre d’hôtel figurant sur une photographie. Les photos occupent également une place importante sur le piano dans son appartement – des clichés en noir & blanc, anciens, contrastant avec cet univers moderne, et symbolisant le passé et la mémoire. Mais puisque Deckard explique à Rachel que ses souvenirs d’enfance lui ont été implantés, on peut alors questionner l’authenticité de ces cliché. S’agit-il de photo-montages pour le convaincre qu’il est humain ? Deckard serait-il un Replicant qui s’ignore? Comme Rachel justement ? La question continue de faire débat mais nous verrons plus loin que Ridley Scott livre pourtant une réponse sans équivoque dans le film.
Finissons enfin cet inventaire non-exhaustif des « clins d’oeil » au sein du scénario, nous citerons la dernière tirade de Batty: « J’ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l’épaule d’Orion. J’ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l’ombre de la porte de Tannhäuser. Tous ces moments se perdront dans l’oubli comme les larmes dans la pluie. ». Deckard et le spectateur ne peuvent qu’imaginer le caractère grandiose des visions décrites. Mais en léguant ses souvenirs et en épargnant Deckard qui en devient leur seul dépositaire, Batty accède à une certaine forme de postérité. En réalisant que la somme de ses expériences sont les constituants de sa mémoire et de sa personnalité, Batty acquiert une humanité jusque-là contestable (il tue plusieurs personnes de sang froid et hurle même comme un loup lors de la scène finale). Car si « les yeux sont le miroir de l’univers » comme le dit proverbe, ils sont aussi le miroir de l’âme. Cette prise de conscience brouille dès lors la frontière entre intelligence artificielle et être humain. Les Nexus 6 représentent-ils l’accomplissement du fantasme Prométhéen, ou l’Homme devient lui-même Dieu en créant la Vie ?
Gods and Monsters
L’ambition de Tyrell de créer des androïdes physiquement supérieurs vise aussi à en faire des êtres autonomes et intelligents, jusqu’à l’exercice du libre arbitre. Véritable démiurge, le siège de sa société évoque une pyramide égyptienne, un monument à sa propre gloire lui conférant une dimension quasi-divine après sa disparition. L’intérieur tranche avec le modernisme de la ville (la décoration est inspirée par la chambre du Pape au Vatican), avec éclairage à la bougie, tentures et lit à baldaquin. Tyrell vit littéralement hors du temps, et ne semble pas dépendre de la technologie dans son environnement direct, contrairement au commun des mortels de ce Los Angeles qui, comme nous l’avons vu plus tôt, vivent au milieu de la pollution lumineuse, sonore et industrielle. Du haut de sa tour, Tyrell a littéralement la tête tournée vers les étoiles et vise à élever l’humanité ou, à défaut, ses Replicants vers une perfection jusque-là hors de portée. On ressent sa fascination envers Batty, pourtant sa propre création (« Chaque fois qu’une lumière brûle deux fois plus, elle brille deux fois moins longtemps. Et vous avez brûlé on ne peut plus brillamment, Roy. »). Cette quête de perfection pourrait bien provenir de ses propres complexes. Certes, il est un génie mais la force physique semble lui faire défaut. Il souffre en outre d’une forte myopie alors que, comme nous l’avons vu, le sens de la vue occupe une place déterminante dans le scénario. Vaniteuse entreprise dès lors que de vouloir créer l’Homme parfait (d’autant que Batty a tout de l’Aryen). Tyrell n’est pas le seul à vouloir compenser ses « défauts » de fabrication au travers des Réplicants: J.F. Sebastien, le concepteur de leur mécanique corporelle est lui-même physiquement fragilisé par le syndrome de Methuselah, causant un vieillissement précoce le faisant ressembler à un quinquagénaire alors qu’il n’a que vingt cinq ans, alors que la Réplicante Pris (Daryl Hannah) possède la souplesse d’une gymnaste et reste insensible à la douleur lorsqu’elle plonge sa main dans l’eau bouillante. Et si le prothésiste oculaire fait preuve d’une résistance bassement humaine au froid l’obligeant à recourir à un manteau chauffé, Batty et Leon sont parfaitement immunes à la température frigorifique de son laboratoire.
Humain 2.0
In fine, le Réplicant ne se contente pas de « répliquer » les caractéristiques humaines; il les améliore. Tout comme le Darwinisme, les automates plus ou moins sophistiqués aperçus dans l’appartement de Sebastien témoignent de l’évolution de ces êtres artificiels. Une évolution dont l’ultime étape est de se confronter ou se substituer au Créateur. Lorsque Batty élimine Tyrell, c’est l’affirmation de son émancipation totale. Ce parricide représente la négation de toute dépendance envers son créateur, tout en permettant à Batty de prendre la place du père et d’accéder lui-même à une dimension divine: dans l’ascenseur, alors qu’il quitte le lieu du crime, lorsqu’il contemple l’espace infini du ciel étoilé, il ne fait plus qu’Un avec l’univers et semble ivre d’absolu. Bien qu’il ait obtenu vengeance envers ce père injuste, Batty se sait lui-même condamné. Peu après, alors qu’il saisit l’imminence de sa fin lors de l’affrontement avec Deckard, il décide de l’épargner et lui lègue les souvenirs des visions extraordinaires dont il a été le témoin (la fameuse tirade du « j’ai vu… » déjà citée dans le précédent paragraphe). Des souvenirs basés sur la vision, un sens dont Batty a privé son créateur en lui crevant les yeux. Toutefois, il ne fait pas tant preuve de clémence ou d’empathie envers Deckard que d’une totale conscience de Soi. Comme il le dit, son existence entière disparaitra dans le temps comme « les larmes dans la pluie ».
Et alors que Batty s’éteint, une colombe prend son envol (bien qu’improbable dans le contexte de la scène, la symbolique et la poésie de l’instant l’emportent). C’est dans cet ultime moment d’apaisement que Batty prouve définitivement qu’il possède une âme. Car à l’instar de la nouvelle de Philip K. Dick (Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) dont il s’inspire, Blade Runner tend tout entier vers cette grande question: qu’est-ce qui définit l’humanité ?
« Je pense donc je suis »
L’Intelligence Artificielle est depuis longtemps un thème majeur de la Science-Fiction : de Metropolis (1929- Fritz Lang) à Terminator (1984 – James Cameron) jusqu’à A.I. (2001 – Steven Spielberg) en passant par 2001 – L’Odyssée de l’Espace (1968 – Stanley Kubrick). Et avec des ordinateurs et des smartphones qui désormais nous obéissent et nous parlent, le sujet n’est pas prêt d’être épuisé ! Dans les années 50, Alan Turing rédigeait un article dans lequel il exposait les bases d’un test appelé « The Imitation Game » (qui deviendra aussi le titre de sa biographie portée à l’écran avec Benedict Cumberbatch dans le rôle-titre) qui permettrait de distinguer un humain d’une machine « intelligente ». Le test de Voight-Kampff utilisé dans Blade Runner y fait directement référence, l’idée étant de jauger l’empathie et les réponses émotionnelles d’un sujet. Car il ne suffit pas d’avoir une apparence humaine pour être humain; comme l’avançait le philosophe Descartes, le corps et l’esprit sont deux entités distinctes mais indispensables pour prétendre à ce statut. Descartes/Deckard ? Une homonymie phonétique trop flagrante pour ne pas être voulue, le choix des patronymes dans les fictions n’étant que rarement le fruit du hasard, surtout quand on sait que Philip K.Dick entreprit des études de philosophie ! Dans Le Traité de l’Homme, Descartes décrivait une machine semblable à l’homme, dans la description de ses organes et de son aspect, déclarant que le corps humain était un système mécanique complexe. Son Discours de la Méthode plaidait en faveur d’une interprétation mathématique de l’univers mais également du corps, exception faite de l’Esprit, entité non tangible de notre être. Descartes aurait également affirmé peu avant sa mort (et donc à tort !) qu’il détenait le savoir nécessaire pour prolonger son existence, via une forme de conditionnement de la pensée. Car le dualisme cartésien ne signifie pas que l’âme et le corps soient complètement indépendants, la première pouvant influer sur le second. Le fameux cogito (« Je pense donc je suis ») indiquait que la pensée consciente était la condition sine qua non pour qualifier un être intelligent. Il ne reconnaissait d’ailleurs pas de conscience aux animaux; une distinction faite également dans Blade Runner puisque la crédibilité de la chouette ou du serpent synthétiques qui nous sont présentés ne pose pas vraiment problème pour Deckard, incapable de dire si le serpent de Zorah est réel ou pas. En revanche, et c’est là l’ambiguïté du scénario, les Nexus 6 étant de prime abord animés d’un véritable esprit, il est devenu impossible de les identifier sans un test de Voight-Kampff approfondi. D’ailleurs, Deckard serait-il lui-même capable de déterminer sa propre nature si il était un Réplicant ?
Paranoïaque activity
Depuis (trop) longtemps déjà, les fans entretiennent le débat autour de la nature de Deckard : humain ou Réplicant ? Comme si oser trancher allait briser la magie du film. Car la réponse est fournie à l’écran: Deckard EST un Réplicant. Considérons tout d’abord le sujet du film: si il était humain, son arc narratif serait somme toute assez vain. De plus, le fait qu’il soit lui-même un Nexus (Nexus 7 peut-être ?) ne fait qu’alimenter le débat intradiégétique qui nous questionne sur l’humanité de Batty et Rachel notamment. Cette dernière non plus n’avait pas connaissance d’être un androïde ; Deckard pourrait être un modèle encore plus sophistiqué, avec une « conscience » encore plus développée.
Il y a aussi ce fameux rêve dans lequel il voit une licorne – un animal fantastique que l’on retrouve à la toute fin du film, sous la forme d’un origami déposé devant son appartement par Gaff, le flic qui sera bientôt à ses trousses pour l’éliminer. Deckard explique lui-même à Rachel que les souvenirs d’enfance qu’elle partage avec lui ne sont que des implants. Ce qui expliquerait également que Gaff sache que Deckard rêve de cette licorne.
Vous doutez encore ? Très bien…
Nous l’avons vu : les androïdes ont les yeux rouges. Dans l’appartement de Deckard, lorsque celui discute avec Rachel et qu’il se tient au second plan (flou), la couleur de ses yeux est sans équivoque. Ridley Scott l’a d’ailleurs mentionné dans plusieurs interviews dès la sortie initiale du film en 1982: il a toujours voulu que Deckard soit un Réplicant, quand bien même Harrison Ford et Rutger Hauer désapprouvaient ce choix. Ce dernier, via son personnage durant l’affrontement final, pose pourtant lui-même une question à double-sens qui en dit long: « What are you made of ? ».
Quant à Bryant, le flic qui confie sa mission à Deckard, il est intéressant de revoir leur scène lors du briefing initial ; il regarde Deckard d’un œil aussi incrédule qu’inquisiteur, un Réplicant tellement convaincu d’être humain qu’il en devient convaincant; ce qu’on appelle le fameux syndrome de l’ « uncanny valley », une expression qui définit le malaise ressenti face à un être artificiel si crédible qu’il provoque un inconfort, voire un malaise chez son interlocuteur.
Deckard serait donc manipulé depuis le début ? Ce qui explique notamment la présence de Gaff tout au long de l’histoire, observant Deckard à distance, n’interférant jamais dans l’enquête mais veillant au grain, guettant probablement le moindre faux pas ou dérapage qui le forcerait à le mettre hors d’état de nuire pour éviter de voir un autre Replicant prendre la tangente. Quant à la fin ouverte (celle du director’s cut de 1992, conforme à la vision de Ridley Scott) voyant Deckard et Rachel partir en cavale, elle ne dit rien sur l’espérance de ces deux fugitifs. Sont-ils, comme Batty, programmés pour s’éteindre à court terme ?
Born to Run
Blade Runner dépeint une société à bout de souffle ou l’être humain, après avoir atteint son but ultime (devenir Dieu en créant la vie), se voit contraint d’exterminer ses propres créations; une forme d’infanticide, crime contre-nature et suicidaire, signe ultime de la décadence de l’espèce. Dans un monde futuriste oppressant ou la saturation démographique et la mondialisation galopante nous aura poussés à coloniser d’autres planètes (remettant en cause la notion même de « Terrien »), l’essence même de l’humanité, à savoir le libre-arbitre, les instincts de survie et de préservation, est in fine incarnée par un couple d’êtres artificiels désormais conscients de leur condition, mais préférant vivre comme des fugitifs plutôt que d’accepter la fatalité imposée par leur Créateur et la société. Des individus sans dieu ni maître – libres !
En Bref…
Pierre angulaire de la science-fiction cinématographique, littéraire et vidéo-ludique, Blade Runner a complètement bouleversé le genre: le roman de William Gibson Le Neuromancer (paru en 1984), Strange Days (1997 – Kathryn Bigelow ; dont le titre est une référence à Dangerous Days, le titre provisoire de Blade Runner), Dark City (1998 – Alex Proyas) et bien sur Matrix (1999 – des frères (à l’époque) Wachowsky), ont tous une dette envers le film matriciel de Ridley Scott. Et pas uniquement parce qu’ils se déroulent tous principalement de nuit dans des villes tentaculaires, mais parce qu’ils sont imprégnés des mêmes questionnements sur les émotions, les souvenirs et le libre-arbitre dont nous faisons preuve en tant qu’êtres doués de conscience.
@ Jérôme Muslewski
Crédits photos : Warner Bros.