

Nous voici face à la Philarmonie. Un mythe. Le bâtiment jaune d'or, moderne, est un peu déroutant mais néanmoins très beau, d'autant plus lorsqu'on imagine les merveilles symphoniques que l'on peut y entendre. Le nez contre la vitre, nous apercevons le luxe blanc et lumineux du hall et rêvons quelques instants de pouvoir nous asseoir dans cette incroyable salle. Autour, l'ensemble des édifices correspondent à toute une série de musées, dans un quartier totalement dédié à l'art, lequel prend une place prépondérante à Berlin. Message reçu.

Nous poursuivons notre marche en direction du Tiergarten. En hiver, l'un des poumons verts de la ville est un peu dégarni, grisonnant, privé de sa luxuriance. Cependant, on en mesure la taille et l'importance en le longeant jusqu'à la colonne de la victoire, en empruntant cette interminable avenue qui part de la porte de Brandebourg. Non loin de là, le château de Bellevue, résidence du président de la République, affiche ses allures de Maison Blanche. L'apparat étant son unique fonction, pourquoi s'en priver ? Nous longeons la Spree, mais la nuit tombe tôt à Berlin, tout à l'est de l'Allemagne. A seize heures, dans l'obscurité complète, nous nous rendons compte que nous allons en sens inverse. Il est temps de rentrer nous reposer après cette journée entamée au cœur de la nuit précédente.


Avant de nous endormir pour de bon, une spécialité culinaire nous revigorera. Nous choisissons le restaurant Lindenbrau aux accents bavarois, au-milieu du Sony Center, sur cette Potsdamer Platz qui sera notre point de repère dans la ville. Wiener Schnitzel, fameuses escalopes de veau panée, et Curry Wurst, la célébrissime saucisse berlinoise accompagnée d'une sauce tomate au curry que les autochtones dévorent à toute heure, partout et en toute circonstance finissent de nous revigorer. Jusqu'à nous suffire. Et au -delà, car les plats allemands ont ceci d'économique que les cuisiniers ont la main lourde sur le remplissage de l'assiette. Nos petits estomacs français déclarent forfait. Au terme de cette première journée, nous entrevoyons déjà les contours d'une capitale à la folie des grandeurs : grandes avenues, grands bâtiments, grands projets, grandes assiettes. Nous n'avons encore rien vu, mais, déjà, la ville nous plaît. Demain est un autre jour. Berlin attendra.