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Exposition  » Ronds de lune  » Durand-Gasselin, Eugène Viala  et Arthur Batut | Espace photographique Arthur Batut

Publié le 04 janvier 2019 par Philippe Cadu

Du 11 janvier au 4 avril 2019 - Vernissage jeudi 10 janvier à 18h30

http://www.espacebatut.fr

Suite à sa résidence à l'automne, l'artiste photographe-plasticienne Anouck Durand-Gasselin fait dialoguer son œuvre, produite en partie à Labruguière, avec des gravures d'Eugène Viala (1859-1913) sélectionnées dans la collection du musée Denys Puech à Rodez, et des photographies d'Arthur Batut (1846-1918).

Depuis plusieurs années, Anouck Durand-Gasselin développe une méthode de production d'images pour le moins singulière en symbiose avec la nature.
En effet, les formes mystérieuses qu'elle présente sur des supports aussi variés que du papier photographique, des plaques en métal ou en verre ne sont pas des photographies mais des sporées de champignon. Les mycologues connaissent bien ce phénomène appelé sporulation qui veut que le champignon, pour se reproduire, projette abondamment de minuscules graines appelées spores.
La résidence à Labruguière a bien entendu été l'occasion de produire de nouvelles pièces à la suite de fructueuses cueillettes dans la Montagne Noire, le Sidobre et les Monts de Lacaune. L'artiste considère qu'elle collabore avec le champignon : celui-ci produit l'image et elle choisit les supports et sélectionne les sporées. Anouck Durand-

Elle présente une série de sporées avec une sélection de photographies d'Arthur Batut et des gravures d'Eugène Viala. De l'immersion dans les archives du photographe labruguiérois et les gravures de l'artiste aveyronnais, dont l'œuvre est conservée au musée Denys Puech à Rodez, est née l'idée de construire un parcours d'exposition qui débute avec une série de photographies d'Arthur Batut qui décompose le déroulement d'une éclipse de lune dans les années 1880-90 pour aboutir aux sporées d'Anouck Durand-Gasselin.
Ce choix est motivé par l'analogie formelle entre la rondeur de la lune, dont l'ombre de la terre cache une partie, et certaines sporées obtenues lors de la résidence. Mais c'est aussi un mouvement qui traverse cette confrontation entre l'astre et le champignon. Mouvement qui part de très haut, de l'espace, de l'infiniment grand pour nous conduire vers le sol, le petit, pour ne pas dire l'infiniment petit.

En d'autre termes, ce parcours nous conduit du cosmos au microscopique en passant par des intermédiaires tels qu'un panorama photographique d'Arthur Batut représentant le Causse, des gravures de sous-bois à l'atmosphère inquiétantes de Viala ou encore une série étonnante d'observations photographiques du développement de l'herbe dans un champ saisie toujours du même point de vue au ras du sol par Arthur Batut qui, quand il ne s'adonnait pas à la photographie ou à d'autres curiosités, exploitait le foin sur son domaine d'En Laure.

A l'instar du cueilleur cherchant des champignons dans des sous-bois très ombragés, le visiteur découvrira les œuvres de ces trois artistes dans la galerie plongée dans la pénombre.
Les photographies d'Arthur Batut et les gravures d'Eugène Viala tirées au même format que leur matrice (le négatif pour le photographies et la plaque de cuivre pour les gravures) côtoieront les sporées sur plaque de verre posées sur un rétroprojecteur dont l'image visible est projetée sur les murs de la galerie.

Espace Photographique Arthur Batut, 1 place de l'Europe 81290 Labruguière.
Du lundi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h (entrée libre)


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