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Rejeter le corps ?

Publié le 05 janvier 2019 par Anargala
Rejeter le corps ?


Le corps est notre Porte sur le monde.

Quand nous sentons le soleil sur notre peau,
nous sentons notre peau.
Plus profondément, 
nous sentons notre ressenti.
Ressenti pur,
espace où dansent les fluides
tactiles, léger-lourd,
transparent-opaque,
chaud-froid,
contracté-détendu.
Et les images, les mots.
Et tout cela résonne,
s'aime et se dispute,
comme disait Empédocle.

Le corps est aussi notre porte sur les autres.

Sans le corps, il n'y a rien.

Aujourd'hui le corps n'est plus rejeté

par la spiritualité.
Partout, on célèbre le ressenti,
l'ancrage dans les sensations,
l'observation du souffle,
l'écoute des tensions,
des émotions bloquées.

Mais le yoga et le non-dualisme

sont hérités de traditions indiennes
qui rejetaient le corps.
Le corps, donc tout :
le monde, les émotions, l'attachement, le désir,
les sentiments, les femmes, les enfants.

Shankara, le grand sage du Vedânta parle des sensations comme d'autant de "crocodiles" mortels qu'il faut fuir. Le monde est une illusion, Mâyâ, personnifiée par une femme. 

Du coups, on voit aujourd'hui que la pratique du yoga et de l'éveil non-duel s'intègre mal à une vie de couple, de famille, professionnelle, avec ses orages et ses tempêtes.

Pourtant, il existe des alternatives.

Contrairement au yoga de Patanjali et au non-dualisme du Vedânta, la tradition tantrique du Shivaïsme du Cachemire invite à célébrer le corps, le monde, la femme et tout ce qui va avec. 

Au lieu de réaliser l'unité en excluant le corps, nous pouvons nous éveiller en incluant le corps.

C'est un ressenti, un fait, habituellement négligé. Tout apparaît dans la conscience, tout est conscience, tout est ressenti : même les images, même les mots "dans notre tête" sont des ressentis, donc de la conscience. Conscience vivante, dynamique, frémissante, conscience qui bat comme un coeur immense. 

Il y a contraction, peur.
J'en prend conscience.
Mais au lieu de me dire 
"ce sont seulement des objets inertes
qui passent devant Moi",
je m'ouvre.
Chaque muscle, chaque cellule.
En fait, ce mouvement d'ouverture
se produit à chaque instant.
Il suffit de l'accompagner.
Poser l'attention sur une bulle tactile
qui éclate, sur un mot qui grandit dans le silence, 
sur n'importe quel petit mouvement.
Comme des bulles de clarté :
conscience en expansion,
en offrande à l'espace,
au silence.

Alors, rien n'est rejeté.

Un yoga praticable partout,
toujours.
Une émotion forte ?
Une explosion d'énergie,
offrande de l'espace à l'espace.
Peu à peu, l'ouverture s'impose,
s'insinue, s'infiltre, imbibe
les tensions, le monde, chaque chose.

Le yoga de la célébration

devient alors une expérience concrète.
La détente appelle la détente.

Le shivaïsme du Cachemire est expression 

de cette approche :

"Cet enseignement (du Tantra non-duel) 

commence par la personne et s'achève en l'absolu. 
Pas de séparation entre la personne et le divin. 
Ne croyons pas que le corps, etc. sont imparfaits (apûrna), mais plutôt qu'ils sont l'absolu, seulement conscience, 
une nuée de conscience. 
Comme disait le Commentaire sur la Reconnaissance du divin : 

'Ceux qui perçoivent toute chose, 
y-compris le corps (sharîra), 
comme pleine du divin et l'adorent avec respect, 
ceux-là réalisent même une simple casserole (ghata, désigne aussi le corps dans le yoga) 
comme ce divin qu'il adorent avec respect'. 

C'est évident (nâtra vivâdah)."

(Kshéma Râdja, Explication des Stances sur la Vibration, II, 3-4) 

Ainsi il n'y a plus d'obstacle.

Le seul obstacle est notre croyance que le corps et le monde sont des obstacles.
Mais le corps et le monde sont conscience,
présence silencieuse,
pure énergie, pur Ressenti,
pure Ecoute, pure Vision,
pure Sensation, pur Équilibre,
pure Plaisir, pur Étonnement,
pure Surprise, pure Liberté.
Accompagner un mouvement
("corps" ou "mental", c'est sans importance)
jusqu'à l'infini,
c'est adoration,
vénération,
c'est rituel de reliaison sacrée.
Même les mouvements de rejet du corps,
les mouvements du corps contre le corps,
sont intégrés, accueillis, reconnus
et savourés comme offrandes à l'Immense.

Pas chaque mouvement,

comme une sorte d'obligation pesante.
Mais souvent, un mouvement
auquel nous donnons toute notre attention,
comme une volute d'encens que l'on regarde
se dissoudre dans l'air,
du visible à l'invisible,
de la négligence à l'évidence.

C'est un yoga,

une pratique.

Je l'appelle Smara Yoga.

Le mot sanskrit smara est à la fois la Présence

et le Désir. La connaissance et l'amour, intégrés
comme les deux ailes d'un oiseau. 
L'oiseau de l'Immense.

Je vous invite à explorer ensemble ce yoga

dans un stage 

à Bézier


à travers le Vijnâna Bhairava Tantra

Lieu : Ahimsa Yoga

67, avenue Jean Moulin
Béziers

Moments : les 9 et 10 février de 10h à 17h

Renseignements et inscriptions :

06 68 49 39 83
[email protected]

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