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Sérotonine

Publié le 05 janvier 2019 par Le Journal De Personne
Combien ? Demande M.H. le niais à la trainée Niortaise qui vient à peine de finir sa tournée.

Mais elle eut l'envie de l'envoyer se promener pour ne pas lui rire au nez... fanée, elle n'avait plus envie d'être profanée... Mais le client avait l'air déterminé, combien ? La prostituée lui jeta un regard inopiné avant de lui annoncer un chiffre complètement erroné :

1 million, 1 million pour qu'elle daigne se prosterner, après la fin de sa pénible journée.

Un prix hors de prix, destiné à le faire fuir, la queue entre les jambes, miné et éliminé.

Si toutes les filles de joie jouaient à ce petit jeu là, elles mettraient fin à la prostitution ou à l'exploitation de l'homme par l'homme.

Quoique ! Le doute m'habite comme dirait Pierre Desproges. Il y aura toujours quelqu'un pour y mettre le prix, et quelqu'un pour s'y soumettre.

En vertu du principe selon lequel : Nous avons tous besoin de dope !

M.H. rentra chez lui et écrivit tout un roman sur la rancœur de sa libido contre l'argent qui fait le bonheur : "Sérotonine". Tout le contraire de la Dopamine. Triste à mourir !

Comme quoi l'homme n'imprime que ce qui le déprime ou ne s'élève que lorsqu'il touche du doigt l'abîme. Cela ne nous apprend rien sur le mal. C'est le mal qui a tout à apprendre de nous.

Cela me rappelle un long métrage qui illustre bien ce genre d'outrage : "une proposition indécente". Avec Redford comme client atypique. Il propose au mari asphyxié par les dettes de lui prêter sa femme pour une nuit, rien qu'une nuit pour 1 million de dollars. Il n'y a pas plus indécent comme proposition pour deux êtres qui s'aiment éperdument.

Mais la tentation est bien plus grande que toutes leurs moralisations.

Le marché sera conclu et la morale fichue !

Combien tu m'aimes ? Telle est la question qui nous rapproche du non-être et nous détache de l'être.

Et la pub qui ne manque pas de sel vous rappelle chaque jour que vous ne pouvez pas tout vous payer avec une MasterCard... et les nigauds passent à la trappe et s'empressent de la réclamer rien que pour en avoir le cœur net... parce qu'ils sont au fond d'eux-mêmes, persuadés qu'on peut tout se payer... y compris le luxe de prétendre le contraire...

C'est de la dopa-mine pour ceux qui ont mauvaise mine : car il n'y a que l'argent pour doper ceux qui ont un taux élevé de sérotonine dans le sang... l'argent qui rend beaux ceux qui sont laids et laids ceux qui sont beaux. Cela va de la plus grosse à la plus petite vermine.

Sans me leurrer, ça me donne plutôt l'envie de pleurer. Parce que je sais que je ne serais jamais assez riche, ni assez pauvre pour me payer la tête de quelqu'un que j'aime ou qui m'aime.

Mon expression favorite a toujours été : Pour tout l'or du monde, je ne cèderai point aux injonctions "du vice, de l'ennui et du besoin"...

C'est ainsi que je fus entrainée... à être à sec plutôt que de ressembler à Houellebecq !


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