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Primo omicidio a bastille : mortel

Publié le 25 janvier 2019 par Popov

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Il PRIMO OMICIDIO À BASTILLE : MORTEL

Après avoir déclenché l’ire des catholiques intégristes sur le thème du visage du christ (Sul concetto di volto nel figlio di Dio ) fait monter sur la scène de bastille un taureau de trois tonnes , tranformé Tannhauser en stand de tir à l’arc pour top models , Roméo Castelucci qu’on ne présente plus s’attaque aujourd’hui à Garnier à l’oratorio d’Alessandro Scarlatti « il primo omicidio » .

L’œuvre a de quoi séduire le plus exigeant des directeurs d’opéra : une histoire d’une simplicité biblique (le meurtre de Cain par Abel), un nombre raisonnable de voix (6 solistes), un orchestre baroque allégé avec ses instruments anciens.

Joliment ciselé par Alessandro Scarlatti (le papa de Domenico l’auteur de centaines de sonates au clavecin) Il primo omicidio traite du premier des meurtres. Une thématique propre à séduire un metteur en scène qui dans le paysage théâtral contemporain tente de renouveler le langage théâtral .Depuis Carmelo Bene les italiens ont l’art de mettre en question le regard du spectateur et son positionnement face au tableau.

Au départ l’idée des scénographes de Primo Omicidio est de montrer sur scène de vrais fratricides. Or même à Paris un fratricide ne se trouve pas sous le pas d’un pommier mais plutôt dans les limbes d’un asile psychiatrique ou derrière les murs d’une cellule pas forcément capitonnée. Après une recherche fructueuse on renonça à engager pareil esprit perturbé et les scénographes nombreux qui entourent le maître s’orientèrent vers un fil conducteur plus ténu intellectuellement.

Faute de fratricides on découvrit que les enfants pouvaient être une synecdoque de l’humanité et incarner le péché originel, l’instinct de meurtre, notre humaine nature fondamentalement viciée par le péché originel… Aussitôt on engage ceux de la maîtrise de l'Opéra pour doubler comme en playback sur scène les solistes restés eux dans la fosse. Effet Patacloc garanti !

A force de vouloir renouveler le langage théâtral le spectacle trouve très vite sa limite et sombre dans une vaine pantomime et son propos, abscons, semble endormir jusqu’au sous-titreur de l’Opéra Bastille .

Faute de provocations la mise en scène plan-plan de Roméo Castelucci tombe dans le commun sous la direction d’un maître du baroque René Jacobs tout en nuances mais assez peu servi par ses chanteurs . Le spectacle n’est pas long mais on s’y ennuie en dépit de la présence de Dieu incarné par une voix de haute-contre et celle de Lucifer, dans une petite forme.


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