Partager la publication "[Dossier] Top 10 des meilleurs films de Clint Eastwood"
La dernière fois que nous avions vu Clint Eastwood faire l’acteur, c’était en 2012, dans le film de Robert Lorenz, Une Nouvelle Chance. La dernière fois que Clint avait fait l’acteur pour Eastwood, c’était en 2009, dans Gran Torino. Gran Torino qui est d’ailleurs considéré, de manière quasi-unanime, comme l’un de ses derniers grands films. Mais Clint l’acteur, que l’on croyait définitivement retiré des plateaux de tournages, est revenu au turbin. À 88 ans, dans La Mule, qu’il dirige lui-même, il incarne un vieux monsieur contraint de transporter de la drogue pour le compte d’un cartel mexicain. Un rôle parfait pour le Clint d’aujourd’hui : un géant pleinement conscient de son statut, de son âge, de son talent et de son importance, mais aussi, et c’est plus surprenant, de ses contradictions.
Bon, cela dit, la sortie de La Mule nous a donné envie d’établir le top 10 des meilleurs films réalisés par Clint Eastwood…
1 – Impitoyable (1992)
L’un des plus grands westerns de tous les temps. Une magnifique mélopée crépusculaire. Eastwood fait ses adieux au genre qui l’a vu naître en tant que star, incarnant une figure mythologique mise à mal par le temps qui passe et des démons dont les perpétuels assauts n’en finissent plus d’encourager le rapprochement de la faucheuse. Un chef-d’œuvre définitif.
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2 – Pale Rider, le cavalier solitaire (1985)
Si Impitoyable est le meilleur western de Clint, Pale Rider n’est pas loin derrière. En incarnant un cavalier presque céleste, sorti de nulle-part pour aider des villageois, Clint sublime véritablement le personnage du cow-boy solitaire et dresse un vibrant état des lieux d’un genre légendaire. Film somme autant que drame prégnant, Pale Rider est aussi un formidable western qui sait magnifiquement respecter les codes du genre.
« Et je regardais, et je vis paraître un cheval de couleur pâle ; et celui qui était monté dessus se nommait la Mort, et l’Enfer le suivait… »
3 – Gran Torino (2009)
Clint campe un personnage dur. Un ancien combattant raciste, en colère en permanence, remonté contre tout et tout le monde. Un homme âgé qui va trouver la lumière grâce à ses voisins et ainsi revoir ses préjugés pour au final apaiser sa rage autrement qu’en la noyant dans dess torrents de bière. Gran Torino, c’est Eastwood qui jette un regard sur sa propre légende. Ou plutôt sur la perception qu’ont pu avoir certains de cette dernière. C’est un géant qui fait l’état des lieux. En y mettant les formes.
4 – Un Monde parfait (1993)
Curieusement peu cité quand on parle de la carrière d’Eastwood, Un Monde parfait est pourtant de toute évidence l’un de ses plus beaux films. Un road movie policier en forme de tragédie, où la quête de rédemption prend la forme d’une course-poursuite teintée de drame, avec ce qu’il faut de légèreté et de subtilité pour rendre le tout profondément émouvant et juste. Eastwood qui a par ailleurs offert à Kevin Costner l’un de ses meilleurs rôles.
5 – Million Dollar Baby (2004)
Celui-là par contre, est rapidement devenu culte. Million Dollar Baby, cette tragédie impitoyable sur un vieil entraîneur acceptant de coacher une boxeuse pleine de bonne volonté et de talent. Ce drame abyssal traversé par une éclatante lumière. Assurément un des films de Clint les plus difficiles. Un de ceux où il se met le plus à nu également.
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6 – La Mule (2019)
Dernier Clint en date à l’heure où nous publions cet article, La Mule voit la légende revenir devant sa propre caméra. Vieux, usé mais toujours alerte, cette étincelle intacte dans le regard, Eastwood surprend et une nouvelle fois, émeut. Un chef-d’œuvre aussi impertinent que dynamique, aussi beau que parfois drôle. Un tour de force et la preuve que malgré tout ce qui a pu être dit à son sujet, Clint a toujours le « truc ».
7 – Sur la Route de Madison (1995)
L’une des plus belles histoires d’amour du cinéma. Eastwood qui prouvait alors qu’il pouvait aussi jouer sur la corde sensible. Ouvrir son cœur sans tomber dans l’excès. Livrer une authentique romance au sens noble du terme.
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8 – Mystic River (2003)
Eastwood a parfaitement compris le roman de Dennis Lehane pour se l’approprier et livrer bien plus qu’un simple thriller à tiroirs. Mystic River, c’est aussi une histoire d’amitié. C’est une réflexion sur le temps qui passe. Sur l’enfance et sur le mal dans sa forme la plus primaire. Un film sur l’amour et la haine. Une tragédie déchirante presque shakespearienne.
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9 – Space Cowboys (2000)
Plus léger, Space Cowboys est l’une des œuvres les plus jubilatoires de Clint Eastwood. Clint dont le discours sait aussi se faire plus profond. Notamment quand il parle de la vieillesse et affirme, en filigrane, ne rien lâcher face à une jeune garde dont les méthodes, parfois, manquent un peu de recul. Clint qui critique déjà le progrès mais à sa façon, avec cet humour pince-sans-rire ayant contribué à façonner son image, et un certain second degré.
10 – L’Homme des Hautes Plaines (1973)
Déjà considéré comme une figure incontournable du western, Clint choisit de prendre un risque énorme en tournant ce film de vengeance pas comme les autres car extrêmement violent dans ses intentions et dans sa forme. Un western résolument différent, sombre et désenchanté, déjà à l’époque très critique envers le genre. Une date dans la carrière de Clint et la preuve qu’au fond, malgré les critiques et toutes les étiquettes qu’on a cherché à lui coller depuis les débuts, rien ne l’a jamais empêché de n’en faire qu’à sa tête.
@ Gilles Rolland