C'est étrange de relire un livre. Il est des passages dont on se souvient très clairement, d'autres pas du tout. C'est ce qui m'est arrivé avec ce Gabriel Garcia Marquez lu il y a 15 ans. Je me souviens de mes émotions d'adolescente, fan de cet écrivain, fan de ces tragédies familiales, de cet humour et de cette tendresse envers ses personnages.
J'ai donc retrouvé Florentino, Fermina et Juvénal. Florentino, c'est le scribouillard tout gris, qui écrit des lettres enflammées. Juvénal, c'est le riche docteur, bien installé, séduisant, cultivé. Et au milieu, Fermina, femme de caractère, séduisante et... qui ne sait pas si elle aime. Ni qui elle aime. Amoureuse de Florentino, à travers ses lettres, elle fuit devant sa petitesse. Agacée par Juvénal, elle finit par l'accepter. Dans une Colombie en proie aux épidémies de choléra et aux guérillas, nous découvrons la vie de ces trois personnages qui tissent devant nous toute les subtilités de l'amour. Car si Florentino n'attend que la mort de Juvénal, il ne s'empêche pas de vivre pour autant et collectionne les amantes. Juvénal et Fermina incarnent un amour stable et ennuyeux, construit autour de la famille, qui s'ébranle le temps d'une incartade. Et c'est l'amour à tous les âges, de l'adolescence à la vieillesse. Un roman superbe, aux personnages attachants, inoubliables (ou presque) !