Sonia s'inquiète. Son voisin Alfred n'est pas chez lui. Elle l'attend...Longtemps. Elle quitte sa maison pour le chercher, même si pour cela elle doit s'approcher du mur de la guerre. En chemin, elle croise plusieurs oiseaux, arrivant avec leur petite chaise. " Bonjour, vous avez vu Alfred ? " leur demande-t-elle. Mais elle ne comprend pas leurs réponses. Et d'où viennent-ils tous ?
La couverture est sombre. Dessus, on découvre un oiseau qui n'a pas l'air rassuré. Il cherche quelque chose, ou quelqu'un devant un grand mur et une échelle.
Derrière, se cache un texte simple à la moralité si puissante, que cela m'a laissée sans voix. Je trouve d'ailleurs le cheminement du récit avec Sonia (le grand oiseau) qui recherche son voisin Alfred parfaitement réussi.
Ceci est le second tome de la série. Je n'ai pas lu le premier, mais cela ne m'a pas empêchée de l'apprécier et c'est pareil concernant mon fils. Si dans le premier opus Alfred cherchait où se loger, dans ce deuxième album, c'est Sonia sa voisine qui le cherche et qui n'est pas réconfortée de ne pas le trouver. Pourquoi ?
Les dessins sont simples, peu de décors, peu de fioritures et les couleurs oscillent entre le neutre et le sombre. Ce récit est une histoire difficile parce qu'elle traite des conflits, de guerre, de fuites et de réfugiés. Eh oui ! Du coup, la finalité au moment où Sonia retrouve Alfred, et quand il lui explique ce qu'il fait et ce qu'elle lui répond, est fracassante pour l'adulte que je suis.
Waouh, parce que oui, cela devrait être aussi simple que cela. Assurément, un texte qui parlera sans problème aux enfants, sans doute plus qu'aux adultes. La chute finale fera sourire, pas d'amusement, mais d'un sourire qui veut dire : " bon sang, si tout pouvait être aussi simple que l'invitation de Sonia, qu'est-ce qu'on serait bien "!
Voilà un album traitant de sujets actuels et graves dans une touchante naïveté enfantine. On adore et ça fait aussi réfléchir !