On a tous aimé Alexandre Taillefer. Son adolescent s'est enlevé la vie et ça a touché pas mal tout le monde ayant un coeur. Son documentaire sur le sujet avait ébranlé notre population.
Une journée comme celle d'hier, consacrée à la recherche et la compréhension de la maladie mentale aurait dû être une journée de recueillement et de réflexion personnelle pour quelqu'un comme lui.
Ce que sa journée a peut-être aussi été.
Mais Taillefer était de plusieurs tribunes hier, afin de parler de son entreprise à la dérive : Teo Taxi. Il s'en est ouvert dans les journaux, avec humilité et une certaine noblesse. On lui souhaite de retomber sur ses pieds.
Il a aussi profité hier, puisqu'on le harcelait partout sur la question, si il allait se présenter comme nouveau chef du Parti Libéral, ce qu'il s'est empressé de nier. Il n'en a pas envie. Il se trompait alors, il se tromperait encore, selon moi. Alors, c'était en début de dernière campagne électorale quand il avait choisi de devenir chef de campagne en faveur des Libéraux. Nous étions plusieurs, avant même la course, à savoir que le Québec était prêt à faire peau neuve. Que les Libéraux allaient être assez facilement perdants. Et dès le départ, il s'était à quelques reprises mis le pied dans la bouche, en recrue novice.
C'est un peu le problème en politique de nos jours, tout le monde s'improvise politicien. Ça affaiblit la fonction. Comme on le voit aux États-Unis. Des politiciens de carrière, ça existe. Et c'est bien souvent beaucoup plus compétent que quiconque. Je ne dis pas qu'il ne faille pas avoir vécu avant la politique, ce que Taillefer a fait bravement, mais tout comme on ne devient pas acteur après une carrière sportive, on ne devient pas politicien après une carrière en affaires non plus nécessairement. Alexandre l'a appris à la dure.
D'autres qui doivent trouver les temps durs sont les producteurs de l'émission télé : Dans l'Oeil du Dragon. En peu de temps, trois (même 4) de leurs dragons ont perdu beaucoup de leur prestige. L'émission aussi, par ricochet.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'émission, en voici le concept. C'est la version Québécoise de Dragon's Den, émission où des gens viennent présenter leur projet d'entreprise à trois ou quatre (parfois plus) "dragons", des investisseurs potentiels "vedettes", des gens qui ont "réussi" et qui pourraient donner un coup de main à de nouveaux projets.
Une inspirante émission, disons-le. Pleine d'étincelles et de couleurs.
Mais le guillemet est maintenant de circonstances autour du mot "réussi".
Pas seulement parce qu'Alexandre Taillefer était l'un des dragons.
Pas seulement parce que François Lambert est un profond moron.
Mais aussi parce que Caroline Néron. Qui est (était?) aussi Dragonne.
Caroline, et ses entreprises ont dû freiner leurs activités car elle est très sérieusement dans le rouge. Ses business auraient autour de 9 millions de dettes.
Quand est venu le moment de s'expliquer, après des révélations d'anciens collaborateurs tentant d'expliquer la déroute financière, à l'émission Tout le Monde en Parle, Caroline était extraordinairement confuse. Plutôt guidée par l'amertume et la rancune. À fleur de peau, on le comprendrait à moins, mais surtout très très peu claire dans ses propos.
Elle a appris les affaires "sur le tas", ce qui est tout à son honneur, mais dont on sent maintenant les limites de la chose.
Si j'étais créancier auprès de ses entreprises, ou dans un C.A., ou simple associé, le sentiment que j'avais, après l'avoir entendue à la télé, aurait été l'inquiétude extrême. Elle ne comprend pas complètement ses affaires.
C'était une dragonne désordonnée et indistincte qui se présentait sous nos yeux. C'était inconfortable.
Elle vit de très mauvais moment. On lui souhaite de s'en remettre, également. Pas plaisant, non, pas du tout plaisant.
Mais le pire des pires des Dragons, a pour nom Rozon.
Lui, contrairement aux deux autres, est tout simplement ignoble.
Sa vision et sa compréhension de la Femme est une hérésie.
Pas besoin de refaire son histoire, c'est une histoire d'horreur, et, ironiquement, ses affaires, toujours contrairement aux deux autres dragons, sont encore de l'or. Il a vendu, il a fait fortune et pourrait encore conseiller ou guider dans une émission d'affaires.
Mais publiquement, il est au stade Salvail de sa carrière.
On ne le remettra plus devant la caméra dans d'autres contextes que celui des accusations alléguées contre lui.
On lui souhaite moins de bien.
Trois dragons qui ont peut-être un temps craché du feu.
Et qui maintenant, crachent un froid glacial.
Expliquant peut-être pourquoi on navigue entre -28 et -35 depuis quelques temps...