L’artiste new-yorkaise d’origine haïtienne Leyla McCalla vient de sortir son troisième album – disque sur lequel on la surprend à ne pas jouer de violoncelle, elle dont c’est l’instrument fétiche. Car elle souhaitait se défaire de cette étiquette « violoncelliste », le genre d’étiquettes que l’on colle au gens comme s’ils ne devaient dès lors plus que se contenter de répondre à cette enfermement. Violoncelliste, certes, mais pas que. La preuve avec The Capitalist Blues, entièrement réalisé dans sa ville d’adoption : la Nouvelle-Orléans.
Il m’a fallu plusieurs écoutes avant de comprendre et être toucher par la musique de Leyla. En effet, ses aspects très folkloriques m’avaient d’abord mis sur une mauvaise piste. Mais les écoutes ultérieures ont peu à peu révélé les richesses de la musique et du chant en langue créole haïtienne ou en anglais également.
The Capitalist Blues se révèle être en fin de compte un album folk, blues et même r’n’b particulièrement vivant, avec ses chœurs, percussions et tout une ribambelle d’instruments allant de la clarinette au piano, en passant par le violon ou la guitare électrique !
De plus, et pour la première fois de sa carrière solo, elle est accompagnée d’un groupe très célèbre à la Nouvelle-Orléans : King James And The Special Men, qui n’est autre que celui de son producteur Jimmy Horn.
Malgré le contexte dans lequel Leyla l’a inscrit, The Capitalist Blues s‘avère être une œuvre chaleureuse particulièrement humaine, à l’instar de cette femme et son bébé, qui n’ont peut-être pas exactement la même couleur de peau, mais dont personne ne se demandera s’ils sont effectivement mère et enfant. Car la musique n’a pas de couleur, ou au contraire, est faite d’absolument toutes les couleurs, ces couleurs de la vie.
(in heepro.wordpress.com, le 07/02/2019)
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