De nos jours, nous pouvons travailler sur ordinateur, fabriquer des machines de toutes sortes, voyager dans l'espace, le comprendre, etc., tout cela en particulier grâce aux mathématiques. Par leur intermédiaire, notre monde nous semble saisissable, borné à l'infini... réel... incontestable... Qui peut contester les mathématiques ? Un plus un ne fait-il pas deux, et ne le fera-t-il pas toujours ? Pourtant, pour un très jeune enfant, il faut du temps pour appréhender cette opération. Pour lui, cela ne va pas de soi. On lui montre une petite voiture et un nounours, et lui dit que cela fait deux. Comme il ne comprend pas, on met en face de lui deux objets semblables comme deux pommes. Ainsi doit-il envisager que le fait d'additionner une pomme à une autre pomme, en donne deux. Pour que cela soit vrai, il faudrait que les deux pommes soient absolument identiques. Ce qui est ici additionné, ce ne sont pas deux entités, mais deux concepts de pommes. Pour autant, en mathématiques on stipule que le nombre un est égal à un. Comment ce qui est égal à lui-même peut-il faire deux ?
Nous basons notre monde sur des conventions, comme le sont les mathématiques. Ce que nous pensons être vrai, est un accord conditionné. Bien sûr, les phénomènes sont réels dans la mesure où on les expérimente par nos sens, intelligence incluse. On est réconforté en cela en s'apercevant que ce ne sont pas des choses que l'on ressent seul. Mais le ressenti reste du domaine clos de l'appréhension de nos sens, de l'interaction entre des phénomènes extérieurs et ceux-ci. Ce que nous appelons et goûtons comme " réalité ", n'est pas la vérité ; elle n'est que ce que nos sens nous en montrent. Non seulement cela est compréhensible intellectuellement, mais les mathématiques même nous le disent : Selon certains calculs, la matière ordinaire représenterait à peine 5 % de la réalité, le reste étant composé de matière et d'énergie dites " noires "... inconnues... Le raisonnement et les mathématiques étant par eux-mêmes réducteurs, on peut imaginer que ce que les sens (je le répète intelligence incluse) et les mathématiques peuvent appréhender n'est qu'une infime partie de la réalité.
Nous fonctionnons selon des modes, dont une grande part est faite de conventions. Et si grâce à ces conventions nous pouvons agir sur le monde, c'est que celui-ci en est lui-même une. Cela ne forme pas la réalité, mais une réalité. Nous sommes dans une manière de voir, dans un mode. La mode est un mode qui nous donne conscience de cela, et nous fait consciemment jouer avec. Elle n'est pas aussi futile que beaucoup le croient et que certains qui la suivent le font penser. Elle est en elle-même une science qui s'aborde, selon moi, principalement par la science du rythme, dont la mesure fait partie...