A l'occasion de son nouveau live, qu'il présentera le 27 Février au New Morning à Paris, nous sommes allés à la rencontre du dj, producteur et percussionniste jordanien Shadi Khries. Au Limo on suit passionnément et depuis quelques années le parcours de cet artiste, entre projets solo et riches collaborations comme avec l'iconique duo Acid Arab, son groupe King Ghazi avec Gilb'r de Versatile records, la création du Wadi Rum festival avec les bédouins du désert de Jordanie... qui dessinent les contours d'un univers assez unique, traçant son propre sillon entre l'électronique, la musique traditionnelle jordanienne, et des contrées encore inexplorées, entre paysages sonores colorés et dancefloors souterrains. Cheers.
Hello Shadi, peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
Je suis un musicien originaire de Jordanie, j'ai commencé à jouer à l'âge de quinze ans avec le groupe Rhum en tant que " Rythm designer " . Nous avons alors commencé à travailler sur des bandes originales pour de nombreux films. Nous avons parcouru le monde avec le groupe, tout en faisant des concerts et en enregistrant des musiques de film. Ce fut une chance de découvrir tant de cultures issues du milieu de la world music,
En 2010, j'ai déménagé en France et j'ai débuté une nouvelle expérience avec Acid Arab et Versatile Records, je suis ensuite retourné en Jordanie avec Gilb'r avec une vision différente. Nous avons créé là-bas un projet de musique électronique arabe appelé King Ghazi. Apres ça , j'ai commencé à parfaire mon expérience dans le domaine de la musique arabe et des percussions.
Comment a débuté ton périple musical ?
J'ai voyagé entre 1998 et 2013 et cela m'a permis de découvrir différentes cultures et de rencontrer des musiciens locaux, ma plus belle expérience a été d'enregistrer des bandes originales de film et de mixer différents sons, certains projets sont composé s de sonorités du désert, de musique classique et d'enregistrements de musiciens locaux.
Que préfères-tu : produire, mixer ou jouer en live ?
Je ne suis pas dj, mais je pense que n'importe qui possédant un background musical peut mixer. Depuis 1996, j'ai passé presque tout mon temps à jouer en live, produire n'est pas si simple car je suis toujours en quête de nouvelles idées et de nouveaux projets. Apres avoir travaillé dans le cinéma pendant si longtemps, je souhaitais faire une pause et m'éloigner du studio, pour être plus présent sur scène, même si ce n'est pas la seule raison.
Je suis de retour en studio pour enregistrer des morceaux et travailler sur mon nouveau live, cette année je vais me concentrer sur la création de mon live, le premier aura lieu le 27 novembre au New Morning à Paris.
A quoi devons-nous nous attendre ?
On me connait en tant que musicien d'origine arabe, produisant de l'electro orientale, mais je suis également percussionniste, mon projet est un mix entre musique arabe, rythmes du monde et musique électronique. Vous pouvez donc vous attendre à découvrir toutes les facettes de Shadi Khries et j'espère que ça vous plaira.
Peux-tu nous en dire plus sur le Wadi Rum Festival se déroulant dans le désert jordanien ? Une nouvelle édition est-elle prévue cette année ?
Le festival est le fruit du travail réalisé avec les musiciens rencontrés en Europe et les artistes locaux jordaniens. C'est un point de rencontre dédié à ceux qui aiment la musique et ceux qui la font, c'est aussi l'occasion de découvrir ce pays formidable qu'est la Jordanie.
Il y aura une édition prochainement mais pour le moment rien de fixé.
Est-ce compliqué de travailler en France en tant que musicien quand on est originaire d'un autre pays ?
Si vous avez des bonnes idées, toutes les portes s'ouvriront à vous. Cependant ce n'est pas facile puisque je faisais tout par moi-même en Jordanie, que ce soit la composition, le mixage, les live.... Ce n'est pas possible ici, vous devez vous entourer de personnes expérimentées pour réaliser votre projet et le rendre intéressant. Créer cette alchimie avec d'autres artistes peut prendre du temps, travailler en équipe est quelque chose de très important.
En France, les gens sont ouverts à l'art, car ils ont été en contact avec d'autres cultures pendant très longtemps, vous pouvez rencontrer des personnes de tous les pays, chacun est libre de jouer et de créer. C'est quelque chose qui est accepté, on soutient les projets dès les prémices, même si ils ne sont pas très bons. Vous pouvez toujours rencontrer des personnes qui s'y intéresseront, ce projet sera inspiré de leurs réactions.
Quels sont tes prochains projets ?
Je n'aime pas faire plusieurs choses à la fois, durant les deux prochaines années, je souhaite me concentrer sur la production, l'organisation du festival et les lives.
Terminons par la question tradition du Limo, si tu étais une boisson laquelle serais-tu ?
De l'eau, parceque pourquoi pas ?
Merci !
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