The Colour Of Spring. L’ensemble revêt une ambiance plutôt mélancolique, notamment parce que Mark Hollis possède une voix singulière qui ne laisse pas passer les rayons du soleil. La musique, elle, nous offre tout le panel de couleurs de l’arc-en-ciel, en y ajoutant le noir et le blanc : selon votre humeur, cet album vous illuminera ou vous précipitera vers un spleen dont on ressort malgré tout sur pied. Car c’est la vie que chante ce groupe, comme l’illustrent les papillons de la couverture. Une seule question : ces papillons sont-ils réellement vivants ou tous réunis dans un livre pour les collectionner ? La réponse est que c’est à vous d’en juger à l’écoute de cet album qui vous fera le même effet qu’à tous : comment un tel groupe a-t-il pu me passer à côté ? Erreur plus que réparée. Ce n’est pas une porte mais une fenêtre qui s’ouvre…

Oubliez tout et ne retenez qu’une chose : Spirit Of Eden de Talk Talk est sorti en 1988. Mais il aurait pu sortir dans les années 60, ou en 2010, ça n’aurait rien changé. Il fait partie de l’histoire de la musique. Et, désormais, de ma musique.

L’art musical et l’art visuel s’entrelacent. La musique pessimiste et morose de Talk Talk n’est peut-être pas ce qu’on croit. Aucune dépression ne découlera de l’écoute de Laughing Stock. Chanter la tristesse, ou pleurer la joie, voilà ce que fait Talk Talk depuis ses débuts. Leur musique n’est ni toute blanche, ni toute noire. Elle est les deux. Plus les couleurs de l’arc-en-ciel. Arc-en-ciel qui vient juste après la pluie. Soyez donc patients si vous vous sentez l’envie de pleuvoir pendant Laughing Stock.
Cet album, c’est un peu comme une larme de joie.

Un album sans titre, ou éponyme, de Mark Hollis (auteur, compositeur, interprète, guitariste, il s’est également occupé des arrangements et de la production), en huit chapitres : « The colour of spring », « Watershed », « Inside looking out », « The gift », « A life (1895-1915) », « Westward bound », « The daily planet » et « The new Jerusalem ».
À l’écoute de ce petit bijou, dès lors un chef d’œuvre, on ne regrette jamais Talk Talk, car jamais on n’a l’impression que le groupe et Hollis ont réellement été séparés. Comme une sorte de « dernier album non officielle de Talk Talk », une suite évidente à Laughing Stock. Mais qui commence et termine par une absence de son. Un calme nécessaire pour profiter sereinement de la musique.
(in heepro.wordpress.com, le 26/02/2018)
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