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Myrkur – M

Par Darkstein
Myrkur – M

N’en déplaise aux puristes du trve black, Amalie Bruun fait du black. Si Niklas Kvarforth (Shining) est connu pour être l’incube qui enfante la dépression, Myrkur est la sorcière tapie au fond des bois, à la fois vouivre ensorceleuse et harpie vengeresse.

Et ce n’est pas Teloch (Mayhem) qui contredira ce constat, lui qui accompagne celle qui fait penser à un mix entre Beth Gibbons (Portishead) et Julie Christmas (Made Out Of Babies, Battle of Mice).

Le titre « Skøgen skulle dø » (The whore had to die) ouvre le bal tout en douceur avec des nappes plus sombres, telles les trompettes de Jericho, voix éthérées ponctuées de hurlements et d’effets sonores plutôt flippant ; « Hævnen » (The revenge), plus basique musicalement, laisse Amalize hurler sa rage sur des riffs noirs de chez noirs. « Onde børn » (Evil kids), plus rock, laisse la jeune fille côtoyer les anges…

« Vølvens spådom » (Prophecy of the Völva), qui raconte la création du monde dans la saga nordique, marche sur les plates-bandes d’Enya : dans le plus appareil vocal, avec des échos de cathédrale, Amalie conte en danois. « Jeg er guden, i er tjenerne » (I am God, you are the servants) ne sait sur quel pied danser et offre sur le lit incandescent d’un volcan en éruption des vocaux adoucis et lancinants. « Nordlys » (Northern light), voix, piano, sans parole, tout est dit.

« Mordet » (The murder), deuxième vrai gros coup de pied black de l’album, suivi de la comptine « Byssan lull » qui, je pense, est plus primesautière dans la version originale. Comme quoi une simple note de piano peut tout changer ! « Dybt i skoven » (Deep in the forest) retourne à son côté alternatif, quand « Skaði » (une déesse chasseresse si j’ai bien tout compris, mais dans les saga nordiques, tout n’est pas rose) tatane sévère, pour s’assagir sur le second tiers et finir comme il a commencé. L’album se clot sur « Norn », douceur instrumentale.

Si le côté bipolaire de la vocaliste peut laisser pantois, et si la production aurait mérité d’être un poil plus léchée (le problème des premiers albums…). L’essai sera transformé en 2017 avec Mareridt. il est sûr que Myrkur fera parler d’elle dans le milieu du métal. Alors, avant-garde, post-black, ambient black ? Inclassable, le groupe saura affirmer son style.


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