Vous ne m’avez pas compris
Ne vous en excusez pas.
Je parlais la langue des Sages
et les abeilles divines
se posaient sur mes lèvres.
Je parlais la langue des poètes
et la cime des arbres
s’inclinait en cadence.
Je parlais la langue des saints
et Dieu lui-même faisait taire
les choeurs angéliques pour m’ouïr.
Mon erreur était grande
Puisque vous ne m’avez pas compris :
J’aurais du émettre
simplement les sons qui suscitent l’amour.
Julien TORMA (1902-1933), Non lieu, Écrits définitivement incomplets, 2003
Poème trouvé chez Schabrière pour ouvrir ce mois du Printemps des poètes