Quatrième de couverture : Au premier abord, la famille Paul incarne le rêve de la classe moyenne scandinave : célèbre dans les années 90 pour son étude sur la vie sexuelle des Finlandais, Max est un sociologue réputé. Avec sa femme, Katriina, D.R.H. dans un hôpital, ils vivent dans un appartement spacieux au cœur d'Helsinki. Mais à y regarder de plus près, le tableau est loin d'être idyllique : Max a perdu bien des illusions et désespère de pouvoir terminer un jour son nouveau livre. Son couple bat de l'aile, et ses filles - l'une à Londres, l'autre à Helsinki - mènent leurs vies sans lui. Alors, quand l'une de ses anciennes étudiantes devenue journaliste lui propose de l'interviewer pour son soixantième anniversaire, il accepte sans hésiter... ni imaginer les conséquences de cet entretien sur sa vie et celle des siens. À mi-chemin entre Richard Yates et Jonathan Franzen, mais avec un charme résolument nordique, le Finlandais Philip Teir explore dans ce premier roman à l'ironie mordante les questions de la jeunesse, des rencontres et des ruptures, de l'amour et de la perte, et de sa résurrection au moment où on l'attend le moins. Sur la couverture de ce roman est imprimé le macaron " roman conjugal ". En fait c'est plutôt l'histoire d'une famille, les parents Max (qui va fêter ses soixante ans) et Katriina, un couple qui semble en bout de course, et leurs filles, Helen, mariée, deux enfants, fatiguée par le quotidien et qui ne se rend pas compte des conséquences sur son couple, et Eva, qui cherche sa voie dans une école artistique londonienne. Il est question de peur de vieillir, de ne plus être reconnu comme avant, de jeunesse, d'ambition, de jeu de pouvoir, tant dans la vie de couple que dans la vie professionnelle. Le temps d'un hiver et un peu plus, les chapitres passent d'un personnage à l'autre, d'un couple finissant à une tentation, d'une remise en question à un couple naissant, d'une grosse fatigue à l'éclosion d'un talent.
En filigrane, l'histoire de la Finlande contemporaine où les clivages entre campagne et capitale semblent bien marqués (et peut-être les couples de ce roman en sont-ils une allégorie, je n'ai pas assez de clés pour le saisir, toujours est-il que le titre évoque un épisode de la guerre 39-45 pendant laquelle la Finlande a été ballottée entre URSS et Allemagne nazie) mais ce roman est universel et très moderne. J'ai passé un bon moment de lecture.
Les premières lignes :
" La première erreur de Max et Katriina cet hiver -là- et ils devaient en faire beaucoup d'autres avant leur divorce- fut de congeler le hamster de leur petite-fille.
C'était un pur accident.Max marcha sur l'animal.Il sentit quelque chose de mou bouger sous son pied entendit un cri curieux et déchirant- trop tard.Éclair âgé d'un an et demi, finit dans un sac en plastique tout au fond du congélateur.
Cela suffit pour que leur fille aînée Helen refuse de leur parler pendant deux semaines .Mais en y repensant ,Max se demandait si les problèmes n'avaient pas déjà commencé en novembre. "
Philip TEIR, La guerre d'hiver, traduit du suédois (Finlande) par Rémi Cassaigne, Albin Michel, 2015
C'est chez Cuné que j'avais découvert ce roman.
Il est temps de proposer un roman européen pour Voisins voisines 2019 (Finlande).
