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Qui te regardent droit dans la tête...

Publié le 06 mars 2019 par Paulo Lobo
Qui te regardent droit dans la tête...Mes yeux sont petits j'ai du mal à les ouvrir plus grand ils se ferment comme se ferment les volets devant un jour gris un jour gris comme la chevelure ancienne d'un être qui a été, comme le souvenir de la chevelure grise de celui qui n'est plus. La nuit est longue la nuit porte conseil que me dit mon conseil quand je sommeille ce n'est pas demain la veille que je pourrais m'envoler prisonnier de mes chaînes, tapis contre le mur au fond de la cellule, des visages multiples se dédoublent se superposent sous l'emprise de l'ampoule suspendue au plafond de très faible intensité. Mes essences mes sens vitaux se délitent à vue de deuil, quand il n'y a plus d'écran est-ce qu'il y a encore de l'espoir du rêve suis-je un être impulsif ou suis-je celui qui n'aime pas le changement pourquoi il me faut des repères des habitudes des petits espaces confortablesJe ne suis pas un rebelle j'ai l'impression que je vois par avance la futilité du geste la fin de non-recevoir de la doléance de l'action je ne sais pas contre qui contre quoi je dois lutter combattre non pas des gens non pas des êtres non pas des hommes mais des attitudes des tendances des habitudes je préfère rester dans le général c'est étrange moi qui suis tellement individualiste, m’éloignant discrètement de tout ce qui est phénomène de masse ou harangue publique la nuit porte conseil et en hiver les nuits sont longues le conseil s’en retrouve d'autant plus recherché travaillé d'arrache-pied il a un côté garage riche en mécanismes tarabiscotésJ'aime les longs hivers gris et froids, nébuleux mystérieux qui ne livrent pas de réponse qui n'invitent pas au départ j'aime les longs hivers dépourvus de chaleur j’aime la discrétion des journées fragiles et modestesOn ne les voit pas arriver elle se déroulent lentement on ne les voit pas partir non pluset on ne s'en émeut pas vraiment c'est comme ça la lumière est faible et imparfaite nous sommes dans l’imperfection des jours et des heures. On recouvre le corps de plusieurs couches de vêtements, le corps respire moins mes yeux s'habituent à la pénombre une petite touche lumineuse m’apparaît comme le plus beau des miracles, ce que je ne vois plus je l'imagine ou se trouve paré d'une brume évanescenteLa nuit porte conseil mais le conseil peine à agir dans les embouteillages le matin le temps d’écouter la radio de voir la route le chemin les autres voyageurs ce court bref laps de temps dédié au même parcours de toujours je mets des mots je mets des mots sur les images sans réfléchir j'aime créer provoquer des rencontres entre les gens de tous les bords entre les éléments les plus épars même si ce n’est pas l'amour à première vue il y a peut-être un début d'amitié une connivence une complicité une idée créative sommes-nous sur cette terre pour subir des tristesses infinies pour nous occuper comme des fous à nous enrichir les babines n'y a-t-il pas plus de bonheur, mais n'y a-t-il pas plus de bonheur à semer la fantaisie et l'impromptu j'aime ceux et celles qui agissent comme dans un film qui mettent des intonations dans leur voix qui parlent avec emphase qui font des grands gestes avec les mains qui écarquillent les yeux qui te regardent droit dans la tête dans le noir de la nuit ça ne peut pas faire de mal 

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