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FOCUS - Delicieuse Musique

Publié le 06 mars 2019 par Delicieusemusique @delicemusique


Un français à Berlin, entretien avec Jules Etienne
Le label Allemand Uncanny Valley revient à ce qui a fait son succès avec la sortie e 11 Mars prochain, d’une nouvelle compilation cross label “Uncanny Valley 50.1” . Une compilation bien garnie qui va regrouper du beau monde avec la pépite de Franckfort Lauer , le berlinois James Booth , les producteurs de Dresde Sandrow M et Will Dubner et notre français expatrié à Berlin Jules Etienne .
À cette occasion, nous nous penchons sur le producteur français qui vient illuminer la face B d' "Uncanny Valley 50.1" avec sa redoutable track disco funk “Dude’s Den” .
On en savait que très peu sur Jules Etienne , pas grand chose sur les internets, du coup on a pris les choses en main et on lui a posé quelques questions et il nous a fait un DELICAST.

Hello Jules ! On a eu du mal à trouver des infos à ton sujet, peux tu te présenter en quelques mots ? D'où viens tu ? Ou vis tu ?
Salut Délicieuse musique! Alors je suis Jules Etienne , je suis français mais cela fait très longtemps que j’habite en Allemagne. J’y suis parti pour faire des études de Philo et j’y suis resté. J’ai découvert Berlin après 9/11 quand c’était encore vraiment trash et pas cher et je m’y suis enraciné.
À quelle moment as tu décidé de te lancer dans la prod ? As tu une formation musicale ?
Tout a commencé à Marburg quand je me suis acheté un ordinateur pour l’université. J’avais des potes qui avaient des cracks de plugins et de DAW gravés sur des cds qu’ils m’ont passés. Après avoir installé tout ça sur mon beau PC tout neuf, je me suis lancé. Donc au début c’était le rêve, je pouvais enfin créer le groupe dont j’avais toujours fantasmé ado… Juste tout seul. A l’époque donc je bossais avec Logic, ma copie de Stratocaster rouge et le clavier Yamaha pourri de mon colloc. Les années ont passés, je me suis acheté des instruments, je les ai revendu, maintenant je travaille surtout avec des instruments des années 70 et 80 et Ableton. J’ai même une vraie Strat…
Et sinon, j’ai une formation de violoniste : j’ai fait l’école municipale de musique de Dunkerque! J’ai vu sur Google maps qu’elle existe toujours. J’ai arrêté après m’être pris une tôle au conservatoire de Lille. Finalement je suis bien content, de ne pas être devenu violoniste d’orchestre.
Quelles sont tes influences musicales ?
Mes inspirations musicales sont plutôt disparates. Quand j’étais ado, j’écoutais Bernard Lenoir sur France Inter et j’aimais la plupart des choses qu’il jouait. Donc il s’agissait surtout de Britpop et de Tripop. Avec mes débuts en tant que producteur de musique avec un ordinateur, je me suis évidemment intéressé à la musique électronique.
Ensuite arrivé sur Berlin, par un heureux hasard j’ai rencontré Boris Dollinksi à qui j’ai passé une démo. Quelques temps après, ce dernier m’a contacté pour me dire qu’il accrochait un des morceaux que je lui avais donné et qu’il souhaitait le publier. A l’époque il ne jouait pas que de la techno. J’ai appris beaucoup de lui et de ses influences musicales new yorkaises.
Tu opérais sous l’acronyme J.E.E.P. ( Jules Etienne Electronic Production) jusqu’en 2017 pour finalement te dévoiler sous ton nom avec une sortie chez Cocktail D’amore? Dis nous en plus :)
Il y avait une sortie sur un label u.s. avant la sortie sur Cocktail qui s'appelle « Burning All The Bridges » (avec un super remix de Matthias Vogt) mais comme on dit en Allemand c’est passé sous le radar…
Arf, de me donner l’acronyme J.E.E.P. n’a pas été ma meilleure idée. A l’époque j’avais aussi un groupe de folk qui s’appelait Jules Etienne et Le Volpi . Alors que tous mes amis me disaient de ne pas changer de nom, je voulais séparer mes différents projets (comme Will Oldham) ainsi J.E.E.P. était né. J’ai sorti quelques trucs sous ce nom sur Apersonal en Espagne, sur le label de Pablo Bolivar , Seven Villas et sur le label d’un ami de Francfort « Carry On ».
Giacomo et Giovanni de Cocktail sont des connaissances d’avant Cocktail d’amore , quand ils organisaient des soirées à Padua en Italie et n’habitaient pas encore Berlin. J’ai oublié de parler d’Alessandro, l’autre moitié de Gui.tar mon premier projet de musique électronique. Tout ce qui s’est passé musicalement pour moi est toujours un peu lié à Alessandro. Ti amo Ale ! Retour sur Cocktail : Giacomo et Giovanni aimaient nos sorties et depuis ils soutiennent la musique que je fais. Merci les gars !!!
Je leur avais montré ce morceau à l’époque où j’avais envie de sortir quelques morceaux et ils ont aimé celui-là (Rockefeller’s Punch) alors je leur ai donné le morceau qui est sorti sur la compilation de Cocktail d’amore. Ils ont aussi sorti un EP qui s’appele « Triangle des Bermudas » avec une pochette politiquement pas correcte.
Tu formes également Egyptian Nipples avec le bon Massimiliano Pagliara, comment en es- tu venu à collaborer avec ce diable d’italien ? Est ce toujours un projet en développement ?
Massimiliano et moi nous connaissons depuis bien longtemps aussi. Il nous a approché, Alessandro et moi, après la sortie de « Homeopathic Delight » . Il souhaitait se servir du morceau pour une vidéo qu’il avait fait, il s’agissait d’une de ses chorégraphies. Massimiliano est en effet danseur de formation.
Nous sommes devenus amis, avons fait beaucoup de musique ensemble. Nous avons d’ailleurs un projet avec Alessandro qui s’appel [sic!] sur le label belge Meakusma . Sinon j’ai eu le grand privilège de pouvoir souvent jouer des instruments pour Massimiliano sur ses disques, c’est moi qui suis le guitariste et bassiste officiel de Massimiliano, si je puis me permettre. Il sort d’ailleurs mon prochain disque sur son Label Funnovojere . Check it out !
En ce qui concerne Egyptian Nipples : un de ces quatres, nous trouverons le temps de faire quelques morceaux ensemble. Quand? Only God knows…
Parle nous de ton avenir, des projets en têtes ? Des collabs dans le viseur ?
Mes projets d’avenir sont avant tout de finir mes études. Je suis en train de devenir ingénieur agricole. En ce qui concerne la musique, je ne peux rien confirmer officiellement pour l’instant, mais il y a des trucs dans la pipeline ;-)
C’est quoi une journée type pour Jules Etienne ?
Alors les journées type de Jules Etienne commencent à 7 heures, j’accompagne mon grand fils à l’école en pantalon de jogging parce que j’ai perdu le control de ma vie. Ensuite je vais à la fac, cette fois en jean. En fin d’après midi, je met mes habits de course pour aller chercher le Grand à son école à 8km. Après le programme famille (qui me prend 70% de mon temps actuellement), quand les petits gars sont couchés, je fume une clope. Ensuite, je lance Ableton et je fais un peu de musique. Je vais pas me coucher trop tard pour ne pas ressembler à un zombie en jogging le matin d’après.
D’autres passions dans la vie ?
Oui ! J’aime toujours la Philosophie, la course à pied, les filles avec de gros popotains, les débuts qui ne finissent jamais… J’aime aussi apprendre des choses nouvelles tous les jours et éviter le plus possible la superficialité (et jusqu’à maintenant cela a été plutôt facile).
Peace ☺


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