Le vieux est mort. Mais on a fait disparaître son corps. Et sans l'ombre d'un remords. Pour que ses lieutenants puissent respirer encore. En sachant pertinemment que leur sort est étroitement lié au contenu d'un coffre-fort que nul n'a encore le droit d'ouvrir sous peine d'étaler au grand jour tous leurs torts... toutes les raisons d'État qui les ont maintenu à bord.
Ce n'est pas une farce macabre mais l'usage désespéré et préféré du sabre pour trancher toutes les têtes qui dépassent.
Habileté à laquelle nous sommes habitués, des deux côtés de la Méditerranée sous prétexte de stabilité... de maintien de l'ordre. Quitte à tordre le cou de la vérité.
Certains fins gourmets épicent leurs salades pour illustrer cette mascarade puisque tout le monde sait ce que tout le monde fait semblant de ne pas savoir : qu'il ne faut surtout pas toucher au décor sous peine de réveiller tout un pays qui dort... et auquel on a dû jeter un sort.
Entre les vielles colonies et les jeunes vilenies, il a battu tous les records : de vieillissement, de renoncement, de pourrissement.
Non, ce n'est pas le vieux, c'est le peuple qui est mort, nous disent tous ses matadors et le peuple rétorque :
ET ALORS ! On va choisir parmi les morts, ceux qui veulent vivre leur âge d'or. L'âge d'or d'une Algérie qui n'a jamais su vivre sans défier la mort.
Vous ne les entendez pas tous ces algériens, crier d'une seule voix : Algérie, lève-toi... et marche !
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