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Analyse d’Allianz SE (ALVX:GER)

Publié le 13 mars 2019 par Chroom

Je vous parlais il y a un peu plus d'une année de ce géant allemand de l'assurance, Allianz. Voyons comment la situation a évolué avec la publication des chiffres 2018.

Valorisation & dividende

Paradoxalement, alors que le titre a gagné 3% depuis l'année dernière, les ratios de valorisation d'Allianz sont encore plus intéressants que l'année dernière, grâce aux excellents résultats 2018. En effet, ALVX s'échange désormais à :

  • 11.10 fois les bénéfices récurrents courants
  • 12.16 fois les bénéfices récurrents moyens
  • 1.35 fois la valeur comptable
  • 1.75 fois les actifs tangibles
  • 0.86 fois les ventes
  • 3.34 fois le free cash flow courant
  • 3.25 fois le free cash flow moyen

L'EBIT et l'EBITDA représentent par ailleurs 8.92%, respectivement 9.23% de la valeur d'entreprise.

Du côté du dividende, c'est le feu d'artifice, puisque le rendement se monte à 4.59%, pour une croissance annuelle moyenne de 5.61% (ces cinq dernières années). De plus cette générosité ne se fait pas en dilapidant les ressources puisque le dividende représente :

  • 51.02% du bénéfice récurrent courant
  • 55.88% du bénéfice récurrent moyen
  • 15.36% du free cash flow courant
  • 14.92% du free cash flow moyen

Il faut relever que le paiement de la moitié du bénéfice sous forme de dividende ne relève pas du hasard. Il correspond à la politique d'Allianz.

Bilan & résultat

Tout comme le dividende, les bénéfices, les réserves de liquidités et la valeur des actifs progressent sur le long terme. Allianz parvient donc très clairement à créer de la valeur pour ses actionnaires et ceci se ressent sur le cours de l'action qui a presque triplé ces dix dernières années.

La marge nette de l'assureur allemand est correcte, avec 7.77%, mais ce qui impressionne le plus c'est sa marge de free cash flow, avec 25.82%. Cette dernière explique pourquoi le ratio de valorisation par rapport au FCF est si bas et de même pour le ratio de distribution du dividende par rapport au FCF. Machine à sous, planche à billets, vache à lait... appelez cela comme vous voulez : Allianz a une capacité impressionnante à générer des liquidités!

Du point de vue de le rentabilité ce n'est pas aussi marqué, mais tout à fait correct quant même, avec un ROE de 12.19%, un ROA de 0.83 (en hausse) et un CFROA de 2.92%.

Le taux d'endettement à long terme par rapport aux actifs, bien qu'en très légère hausse, demeure tout à fait raisonnable, avec 3.65%. L'entreprise serait capable d'effacer l'intégralité de sa dette, qui ne représente que 0.57 fois les fonds propres, en moins d'une année et demi.

Notons encore que le nombre d'actions en circulation baisse depuis deux ans, ce qui augmente la part du gâteau de l'actionnaire.

Conclusion

Allianz est un mastodonte de l'assurance, figurant parmi les leaders mondiaux de la gestion d'actifs. L'entreprise allemande possède une histoire de 129 ans qui parle clairement en sa faveur. Par sa valorisation attractive et ses excellents fondamentaux, elle serait même capable de mettre d'accord les disciples de Graham et de Buffett sur de nombreux points. Sa taille la met en effet à l'abri des nouveaux concurrents et son domaine, bien qu'ayant recours aux moyens modernes de communication, n'est pas sous la menace d'une obsolescence technologique. Allianz affiche par ailleurs des frais généraux qui feraient pâlir d'envie n'importe quel gestionnaire. Son goodwill est en hausse et les dépenses en capital sont relativement basses. Nous avons aussi vu que la dette était totalement sous contrôle et que la marge, en particulier en FCF, était remarquable. L'assureur allemand possède indéniablement de nombreuses caractéristiques propres aux franchises, sans compter que c'est un titre relativement défensif, avec un beta de 0.88% et une volatilité dans la moyenne (17.32%). Bref, c'est le genre de titre qu'on peut acheter et oublier dans un coin.

J'ai acheté Allianz il y a bientôt deux ans, réalisant actuellement un gain en CHF avec dividende de 14%. Je continue à penser que le titre est légèrement sous-évalué et je vais bien entendu le conserver. Est-ce pour autant un titre à acheter ou à renforcer ? Malgré tout le bien que je pense d'Allianz, et même si son prix est tout à fait correct, je pense que la marge de sécurité n'est plus autant bonne que ce qu'elle était lors de mon achat il y a bientôt deux ans.


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