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Arnaud Rebotini, chef d’orchestre du Don Van Club pour les 20 ans d’Arty Farty

Publié le 15 mars 2019 par Le Limonadier @LeLimonadier

Arty Farty, association lyonnaise à l'origine du festival de musique électronique Nuits Sonores, fête ses 20 ans en 2019. Pour ceux qui ne le sauraient pas comme moi avant d'aller à la conférence de presse, il existe même maintenant un Nuits Sonores belge à Bruxelles et un à Bogota. A cette occasion, l'Auditorium de Lyon lui ouvrira ses portes du 15 au 17 mars lors d'un week-end mêlant concerts, débats et ateliers. La venue à l'Auditorium d'Arnaud Rebotini le dimanche 17 mars, qui présentera en exclusivité mondiale son live de la bande originale du film 120 battements par minute, sera le PIC time de ce week-end de festivités. Il sera accompagné de sa nouvelle formation : le Don Van Club.

Forcément, le Limonadier n'a pas pu s'empêcher de partir en investigation pour en savoir plus pour vous, lecteurs avides de nouveautés et non parce qu'on avait très envie de rencontrer ce cher Arnaud Rebotini.

Bonjour Arnaud,


Comment vis-tu la lumière qui a été faite sur ton travail suite à ton César pour la BO du film 120 battements par minute ? Est-ce que tu penses que ça te permet de mener à bien des projets que tu n'aurais pas forcément pu concrétiser sans cela ?

Non, ma vie n'a pas changé 🙂 Mais j'ai gagné en notoriété, j'ai fait pas mal de dates et je sens que la bande originale a bien plu aux gens, d'où la possibilité de faire cette série de concerts autour de la BO du film dans toute la France.

Comment as-tu été amené à composer pour ce film ?

C'est le second film que j'ai fait pour Robin Campillo, j'ai fait aussi un morceau du long-métrage Eastern Boys avec comme référence Venda Best, l'album que j'ai sorti en 2010 où je mélangeais déjà musiques électroniques et acoustique. C'est quelqu'un qui aimait mon travail et qui voulait l'intégrer dans ses films.

Est-ce que d'autres real t'ont contacté afin de réaliser leur BO ?

J'ai eu des demandes que j'ai refusé parce qu'elles n'étaient pas à propos, mais je me suis occupé de la BO du film Le vent tourne de Bettina Oberlle qui était en compétition au Festival du Film Francophone d'Angoulême avec Mélanie Thierry puis Curiosa, un film de Lou Jeunet qui va sortir le 4 avril et qui est sur la vie de Pierre Louys, le poète théâtre et libertin.

Peux-tu nous en dire plus sur cette tournée " Fix me " que tu organises dans toute la France et qui vient de passer au Théâtre National de la Danse de Chaillot ?

C'est Alban Richard qui avait envie de travailler avec moi qui m'a contacté bien avant 12O BPM. Ce qui m'intéressait dans le projet et son approche, c'était de sortir du format musique de club avec des synthés et de m'exprimer sur autre chose que des musiques électroniques avec la danse contemporaine. Construite sur la struc­ture d'une sym­pho­nie clas­sique, cette création pour quatre dan­seurs inter­roge à nou­veau les rap­ports struc­tu­rels entre musique et danse.

Nous avons ouïe dire que tu allais chanter pour les 20 ans d'Arty Farty à Lyon accompagné de tout un ensemble orchestral le dimanche 17 mars dans l'Auditorium... Explique-nous un peu comment cela s'est fait. Nous étions aux lives Cercles juste avant la remise des Oscars et ça en a surpris plus d'un de t'entendre prendre le micro sur un événement club comme ça qui ne s'y prête pas forcément !

Je vais sûrement chanter un ou deux morceaux de mon nouvel album, il risque d'y avoir des petites surprises mais je ne veux pas trop m'avancer pour garder le suspens. En revanche, je n'aime pas trop le terme ensemble orchestral car j'ai remonté un groupe avec les musiciens avec lesquels je travaille déjà pour enregistrer toutes mes BO, il s'appelle le Don Van Club - pour le différencier de mon live solo. Cette formation est la renaissance du projet de Zend Avesta dans lequel j'ai proposé une musique originale entre électronique, pop, jazz et musique contemporaine. Cet unique album " " sorti sur Artefact (Barclay) de 2000 va être réédité cette année à l'occasion du Record Store Day. Pour la première fois, le Record Store Day aura un parrain cette année, et c'est Arnaud Rebotini. Le Don Van Club est composé de sept musiciens : violon, violoncelle, clarinette, flûte, percussions, harpe et piano. Arnaud est aux synthétiseurs et au chant.

ARNAUD REBOTINI & DON VAN CLUB JOUE 120 BPM EN CONCERT 17 Mars - Lyon - L'Auditorium 14 Avril - Paris - Cité de la Musique (complet) 19 Avril - Bourges - Le Printemps de Bourges 13 Juillet - Aix Les Bains - Festival Musilac + more TBA ...

D'ailleurs, ça nous fait penser aux débuts de ta carrière et son spectre musical très large : musique classique, techno, death metal... tu étais un peu agité à cette période non ? ☺

Oui, je suis quelqu'un qui suit beaucoup ses intuitions, si je n'ai pas envie de faire un album de techno je ne le fais pas. Ma carrière je l'ai plutôt mené comme ça, avec des moments de changements, qui peuvent être surprenant.

Quelle est la raison profonde qui a fait de toi un musicien ?

J'en sais rien, peut-être que j'en parlerai à mon psychanalyste (blague). Ça remonte à longtemps, j'ai toujours voulu faire de la musique et ça a toujours été en moi.

Attention ! Question gênante : tous ceux qui t'ont vu en live pourront dire qu'il se dégage quelque chose de toi, pas forcément lié aux boîtes à rythmes et synthés analogiques qui t'accompagnent sur scène mais à une présence. Nous parlons bien sur de ta moustache (haha), mais surtout de ton charisme et de ton identité devenue personnage. En es-tu conscient et/ou à quel point en joues-tu ?

Oui tout à fait et j'en suis conscient, à tel point que pour le 2ème album de Black Strobe je m'étais rasé la moustache et j'ai eu tellement de plaintes que j'ai dû la laisser repousser. Il y a un côté cliché dans mon personnage: les cheveux gominés, le costard (car j'aime beaucoup la mode), l'attitude...

Oui, j'en joue et tout ce qui est proposition d'être sur scène, j'adore! On me voit jouer un rôle et le look est primordial. Ça me déprime tous ces DJ habillés pareils en tee-shirt noir... tant mieux pour eux mais moi j'aime être sur scène et incarner un personnage, ça fait partie du package. Je suis déjà physiquement un peu différent des autres donc autant en jouer 🙂

Comment prépares-tu tes lives ? Tu as des petites astuces pour le trac ?

Je ne sais pas si j'ai le trac vraiment... Pour mon live techno, je le rode depuis des années donc non mais j'ai quand même cette phase de concentration avant les concerts où on peut venir me parler mais je n'entends rien, mon cerveau se met dans d'autres dispositions. Et puis après c'est la poussée d'adrénaline, l'excitation de monter sur scène et de voir le public.

On te connaît quand même beaucoup pour ton côté techno. Quel est ton rapport à la house ?

J'ai toujours adoré la house, mais je ne me suis jamais autorisé à en faire (on ne sait pas trop pourquoi). C'est Robin qui m'a poussé pour le film 120 bpm car il voulait quelque chose de plus groovy et ça a marché ! D'un côté, j'ai toujours aimé le côté soul/ black, funk de la house mais j'adore aussi la musique industrielle. La différence entre les deux est assez faible, surtout quand on revient dans les années 90 à l'époque du film, les deux n'étaient pas aussi cloisonnés que maintenant.

As-tu une relation particulière avec la ville de Lyon ? Et avec le festival Nuits Sonores ?

Oui, j'ai déjà été booké sur les Nuits Sonores, j'aime bien Lyon, c'est une ville avec Arty Farty qui comprend des événements de qualité depuis longtemps date depuis très longtemps de scène électronique, donc je suis tout à fait honoré de fêter leur anniversaire avec ce concert.

La question du Limonadier, si tu étais un cocktail explosif, ce serait quoi ?

Sans hésiter le Old Fashioned, voir la version plus classe : un Sazerac ! (le verre est baigné dans de l'absinthe).

Merci beaucoup !

Arnaud Rebotini joue 120 BPM avec un ensemble orchestral

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