La petite fille ne l'a pas entendu parler, mais elle a entendu parler de lui.
Lui, c'est Allah, qui a une prise sur toutes choses ici-bas ; d'où le désarroi de la petite fille.
Elle ne comprend pas pourquoi Allah n'a pas retenu le bras de l'assassin en Nouvelle-Zélande. Cet incroyable carnage qui n'a pas fait la première page de tous les journaux à la page. "Quel dommage..." se dit la petite fille, en constatant qu'il y a une hiérarchie dans les dommages... C'est avec ce genre de décalage qu'on attrape la rage.
Pour contenir sa souffrance, la petite fille a besoin de réponse... sur l'inconsistance des créatures... sur le silence du créateur.
Tout a-t-il un sens ?
C'est alors que sa maman s'excusa et lui expliqua l'essence de cette croyance qui caractérise l'Islam et les musulmans, y compris ceux qu'on a abattu sur leur lieu de prière, comme pour les empêcher de se rapprocher de la lumière.
D'abord, le criminel. L'Islam exige qu'on ait pitié de son âme. Il faut lui pardonner son forfait parce qu'il sait ce qu'il fait et que pour des musulmans, le mal est sans effet.
Ça n'enlève rien à notre conte de fées. Car le nébuleux n'a aucune prise sur ce qui est fabuleux. Tu as beau être laid, le beau ne peut être soustrait ou ignoré. Donc, tu abandonnes ton destin entre les mains de ce Dieu qui pardonne, y compris le pire des méfaits qui a fait irruption dans les deux mosquées.
Quant à la question récurrente, athée ou innocente, qui se demande pourquoi Dieu n'est pas intervenu en Nouvelle-Zélande... Ma petite fille, tu as tort d'assimiler Dieu à un chef de bande.
Sa lumière est indivisible. Sa puissance est indivisible. Sa clémence est indivisible. Et les trois sont indescriptibles.
"Allahu Akbar", doit se dire tout bon musulman quand on lui inflige ce genre de tourment.
Je vais t'apprendre, dit la maman à son enfant, une petite leçon de choses, t'apprendre ce qu'il y a de divin en Dieu ou de sublime dans sa grandeur ou d'immense dans sa splendeur.
Une approche élémentaire puisqu'il s'agit des quatre éléments :
Allah a octroyé l'eau aux poissons pour nager.
Allah a octroyé le ciel aux oiseaux pour voler.
Allah a octroyé la terre aux lions pour chasser.
Et à l'homme, il ne restait plus que le feu. Celui de l'espérance ou celui de la démence. Que le feu, pour se brûler la cervelle ou pour se réchauffer le cœur... que le feu pour se consumer ou se transformer... que le feu pour s'éclairer et ne pas sombrer. C'est ce que signifie le mythe de Prométhée lorsqu'on l'applique à l'Islam. Il faut que chaque musulman se soumette à l'idée selon laquelle Dieu l'a créé libre... Libre d'ouvrir le feu ou libre de se remettre à Dieu.
Rien n'est jamais perdu, tant que nous croyons à cet absolu. Il ne s'agit pas de passer sa vie à remémorer les morts, mais juste à honorer les vivants sous le regard de Dieu. Et la maman dit : "Allahu Akbar" avant de s'éclipser sur la pointe des pieds.
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