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L’Expresso – Le Voyage à travers l’Impossible (1904)

Par Le7cafe @le7cafe

Fête du Court-Métrage, jour 6 : Georges Méliès.

Bonjour Billy et bienvenue au 7ème Café ! Du 13 au 19 mars, la France organise la Fête du Court-Métrage, un évènement national à la portée internationale qui a pour but de faire découvrir ou redécouvrir le format court. Plus de 190 films, 4000 lieux et 35 villes partenaires, des animations, des projections, des débats… Pour tout savoir et connaître ce qui se passe près de chez toi, je t’invite à aller visiter le site officiel : https://www.lafeteducourt.com/. Pour nous, ça va être l’occasion de faire un petit tour chez les moins de 30 minutes : 7 jours, 7 courts, 7 genres et styles différents. Aujourd’hui on va aller faire un petit coucou à l’homme sans qui le cinéma français, que dis-je, le cinéma mondial ne serait rien, l’inénarrable Georges Méliès et son Voyage à travers l’Impossible.

S’il y a un nom, un seul, que tu dois retenir de tous ceux que j’ai cités précédemment et que je citerai à l’avenir sur ce blog, c’est bien celui de Georges Méliès. Georges naît en 1861 à Paris et débute sa vie en exerçant un peu tous les métiers : peintre, mécanicien, vendeur dans un grand magasin, journaliste… Mais l’amour de sa vie, c’est la prestidigitation. Il présente ses tours de magie dans des petites salles modestes ou des brasseries, avant de racheter en 1888 le Théâtre Robert Houdin qui va rapidement devenir le haut-lieu de la magie française. Méliès devient le roi du spectacle et de l’illusion. Le jour qui va changer sa vie – et accessoirement le destin du 7ème Art tout entier – est le 28 décembre 1895 : la première projection de cinéma par les frères Lumière (dont on parlera demain) ! Et alors là Georges, il se fait pipi dessus. Réalisant les possibilités extraordinaires offertes par le cinématographe, alors que les deux Lulus étaient persuadés que ce serait un échec total, il ne tarde pas à en acquérir un et à se lancer dans la grande aventure du film. À peine 5 mois après (!), il projetait déjà ses premières œuvres.

En 17 ans seulement de carrière, Méliès va réaliser presque 600 films et inventer, perfectionner ou révolutionner une pléthore de techniques cinématographies : le trucage, le montage, la coloration (à la main !), le tournage en studio, les décors en carton-pâte, la fiction, le remake, l’adaptation, le film historique et bien entendu la science-fiction dont il sera le tout premier représentant. C’est bien simple, on lui doit tout ! Et c’est pas moi qui le dit, c’est le mythique D. W. Griffith – et sa Naissance d’une Nation dont on parlait avec BlacKkKlansman -, qui pourtant est lui-même cité comme une référence par les plus grands du 7ème Art (Scorsese, Kubrick, Spielberg, Nolan…).

Son chef-d’œuvre restera sans aucun doute Le Voyage dans la Lune de 1902, la naissance de la science-fiction au cinéma, et son iconique fusée qui vient s’écraser dans l’œil de notre astre nocturne. Nonobstant, on ne va pas en parler aujourd’hui. On ne va pas en parler aujourd’hui parce que justement, il est trop connu, et on est là cette semaine pour découvrir des courts-métrages ! Donc, comme aime à le faire l’arrière-petite-fille de Méliès elle-même, on va substituer au Voyage dans la Lune Le Voyage à travers l’Impossible, sorti deux années après, en 1904.

On suit donc le Professeur Mabouloff (Georges Méliès, en personne), qui cherche du soutien à l’Institut de Géographie Incohérente pour financer une expédition extraordinaire tout autour du monde et jusque dans le Soleil. Voiture, train, sous-marin… Tous les moyens de transport y passent, pour une épopée pleine de péripéties et de révolutions scientifiques incroyables.

Le Voyage à travers l’Impossible est un excellent moyen de se lancer dans la filmographie du réalisateur, car il constitue en quelques sortes un best-of de Georges Méliès en reprenant des éléments de nombre de ses métrages, et en premier lieu le fameux Voyage dans la Lune. Adapté d’une histoire de Jules Verne, même trame globale, un véhicule qui se crashe sur un astre, des scientifiques aux compétences douteuses, les mêmes décors pour certaines scènes… On trouve aussi plein d’autres références à des œuvres passées ou même futures, comme la grande pieuvre qui reviendra en 1907 dans son Deux-cent-mille Lieues Sous Les Mers. Mais surtout, il y a cette fantaisie, cette facétie, cette poésie, cette magie simple et élégante si caractéristique de Méliès qui donne un charme inénarrable à ses films.

Ce court-métrage est une invitation personnelle de la part du réalisateur à lui prendre la main et à le suivre sans réfléchir, sans hésiter, à travers ses monts et merveilles dans un délicieux voyage à travers l’impossible. Car comme tu le sais Billy, impossible n’est pas français !

Pour retrouver les autres critiques publiées dans le cadre de la Fête du Court-Métrage 2019, clique ici !

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On dirait le soleil des Télétubbies…

— Arthur


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